Le point de convergence qui vient
ne semble pas être le nôtre
Ceux qui comme nous vendent leur force
de travail pour survivre le constate quotidiennement, il est de plus en plus
difficile d'exister.
On ne sera jamais contre un peu de
beurre dans les épinards.
Mais celui qu’on nous propose de
quémander ou celui qu’on nous balance à la tronche est déjà rance. Rance dans
sa fabrication. Il le sera certainement au moment de la digestion.
Si on fait de nous des gens “laborieux”
et qui “souffrons”, c’est pour mieux nous faire croire que notre seule perspective
serait de taper très fortement à la porte de ce monde merveilleux où l’on appuie
sur un buzzer pour nous garder ou pour éliminer le moins adapté.
Aucune proposition, aucun amendement,
aucune reconnaissance constituée ou constituante de notre aversion pour ce monde ne pourront être
représentés.
Car ce n'est pas la tête de Macron ou de
tel autre marionnette particulière au service des intérêts de la bourgeoisie
que nous voulons, mais la destruction d’un monde qui fait de nous des objets et
qui permet à ce théâtre de se matérialiser et de se rejouer chaque jour.
Ainsi par exemple nous ne pensons pas
que le SMIC à 1300 euros net fera disparaître les SDF. Que “Protéger
l'industrie française” donnera un sens à ce que nous “produisons”.
Que produire “français” changera nos
conditions de travail (concurrence, rentabilité, productivité, horaires,
salaires).
Que nous identifier comme le “peuple
français” viendra remplir notre frigo.
Bouffer du symbole et de la fausse unité
dans la concurrence, c’est la came que préfère dealer la bourgeoisie et ses
alliés.
Comme celle de nous laisser nous choisir
des “chefs jaunes” issues de monologues facebookés pour une solution “nationale”
à nos problèmes. Nous ne croyons pas à cette fable 2.0 de l’humanisation du
capitalisme qui plus est dans un seul pays.
Pas plus à l’alliance des classes,
couches qui critiquent les “assistés”, les étrangers, au nom de la “gauche du
travail” et qui ne fait que renforcer la guerre planétaire de tous contre tous.
Nous ne brandirons jamais le drapeau de
l’égalitarisme du ressentiment, qui consiste à nous faire ingurgiter que le problème, c’est
la trop grande place faite au GROS commerce au détriment du PETIT bizness, en
gros qu’il suffit de faire payer les très “gros” pour que chacun s’y retrouve
et reste sagement à sa place avec sa juste taxe.
Structurellement et tendanciellement le
gros qui grossit c’est le petit qui dépérit. Cette harmonie rêvée ce n’est que
le cauchemar éveillé d’une marchandise.
Aller chercher l’État ou sonner à sa
porte pour lui demander une audience alors que c’est l'instrument par
excellence de gestion et d’administration du chaos marchand, c’est finalement
lui demander d’y participer et cela ne sera donc jamais notre démarche.
Si nous n’avons pas choisi d’avoir du
mal à finir nos fins de mois, nous ne désirons pas pour autant secrètement être
inclus dans la moyenne de la reproduction du cycle de la barbarie capitaliste.
Car c’est bien ce que nous propose la
convergence qui vient, c’est-à-dire celle des Étatistes du capital administré qui n'est rien d'autre que celle de l’extrême-gauchisme et de l’extrême-droite qui se retrouvent sans hasard aucun
sur le terrain convenu et morbide de l'identitarisme marchand, de la Nation, de la
Patrie même républicaine.
Sortir des syndicats et des partis ne
suffit pas. Bloquer les flux marchands pour qu’ils reviennent finalement de
manière encore plus tendus pas plus.
C'est à l'épine dorsale du capitalisme
qu'il faut s'attaquer et à son cœur historique à savoir l’État. Celui-ci se
retrouve quotidiennement reproduit dans les entreprises. Lieux de reproduction
des hiérarchies et du contrôle par la domestication imposée par le profit et sa norme.
Il ne s'agit pas pour autant de les
faire “tourner” pour NOUS en reproduisant nous-mêmes notre misère. Mais de
comprendre le potentiel explosif qu'il en sortira si la réflexion et les
actions s'occupent dès à présent d'acter la mise en cause de leurs existences et
leurs non-reproduction.
Briser l'isolement, se rencontrer,
échanger, lutter ensemble contre ce qui faussement nous rassemble c'est-à-dire
les séparations imposées par l'ordre de la plus-value accumulée est un
préalable à TOUT.
VOSSTANIE LE 5/12/2018
SE RENCONTRER LE 8 DÉCEMBRE À PARIS
VOSSTANIE !
VOIR NOTRE ÉMISSION