dimanche 30 avril 2017

Fascisme, Démocratie : Choisis ton exploitation camarade ? (Archive du 1er Mai 2002)

Il y a 15 ans on écrivait et distribuait ça.
l'atmosphère n'était pas forcement la même...

Fascisme, Démocratie  
Choisis ton exploitation camarade ?

«Les ouvriers doivent toujours et partout combattre le capitalisme, et peu importe s'il se sert des formes de gouvernement démocratiques ou fascistes. Aussi bien sous le fascisme que sous le démocratie, les travailleurs salariés sont exploités par le capital» Räte-Korrespondenz n°14 déc. 1935
Lorsque l'on sait que la Chambre des députés de 1936, mêlée en 1940 au Sénat, vote en faveur de Pétain par 569 voix contre 80 ; et que, pour l'essentiel, les orientations économiques et sociales du régime de Vichy ainsi que le personnel de l'administration et des affaires sont conservés par la « Libération » , il faut bien que notre temps soit écrasé sous des tonnes d'idéologie pour ne pas voir le peu de réalité de l'opposition entre « fascisme » et « démocratie », « droite » et « gauche ».

Le développement du capital entraîne comme conséquence l'obéissance du prolétariat, par l'intégration douce ou violente des structures de contestations (Gestion de la force de travail par les organismes syndicaux, bureaucratie, folklore de la grève gymnastique, dressage, idéologie, etc.). Sur le terrain de l'extraction de la plus-value, la concurrence avec les autres capitaux s'imposent chaque jour et avec elle, l'intensification de l'exploitation.

Le démantèlement des « acquis sociaux » obtenus par les combats ouvriers et les concessions du capitalisme après la 2ème guerre mondiale, amène certains à redécouvrir une logique qui n'a jamais disparue: le processus capitaliste. Les économistes bourgeois, les régulateurs de tous poils, les marionnettes « Attac-istes » ou les promoteurs du « capitalisme à visage humain », ne font que retarder l'affrontement des classes en aménageant leurs places, aussi précaires soit-elles.

Que le pouvoir puisse être, ou soit, aux mains des Partis ou organisations dites « ouvrières » ne changerait qu'une chose : la démagogie ouvriériste serait encore plus accentuée, mais elle n'épargnerait pas aux ouvriers la répression la plus sévère, si celle-ci devenait nécessaire. Le triomphe du capital n'est jamais aussi total que lorsque les travailleurs se mobilisent pour lui !

Quand les organisations bourgeoises et gauchistes croient faire preuve d'extrémisme ou de radicalité en criant au fascisme et en invitant à se mobiliser pour le « moins pire », elles évitent de critiquer l’État comme outil de gestion du capitalisme.

L'essence de l'antifascisme consiste à lutter contre le fascisme en promouvant la démocratie bourgeoise, donc à ne pas lutter contre le capitalisme.

Pour nous protéger des excès du capital, l'antifascisme n'imagine que de se faire le champion de l'Etat fort et de reprendre « en moins pire » les mots d'ordre du Fascisme : Le bruit et l'odeur, toute la misère du monde, produisons Français, emplois bidons, éloge de l'entrepreneur individuel , poujadisme, militarisation de la société, remise en cause du droit de grève, etc. La fascisation des esprits et de la société a commencé.

La lutte pour la démocratie bourgeoise représente donc un puissant dérivatif pour arracher le prolétariat du terrain des luttes sociales et de l'affrontement inévitable des classes, et l'entraîner dans les voltiges contradictoires où l'Etat opère sa métamorphose de démocratie en Etat fasciste.

La matrice du fascisme c'est le capitalisme qui n'hésite pas à se faire autoritaire et ceci de manière « démocratique » !

Le seul antifascisme conséquent est de lutter partout et à chaque instant contre le capitalisme. Le Fascisme, c'est bien le capitalisme : le meilleurs des racismes, des darwinismes. Plus besoin de théories racistes ! Les forts écrasent les faibles, l'économie fait loi, le profit autorité. La division internationale du travail n'est-elle pas le plus grand des racismes ? Et la loi du profit ou de la plus value accumulée, l'exploitation et la précarité le plus grand des autoritarismes? 
Os Caseiros 1er Mai 2002





VOIR AUSSI 


mercredi 26 avril 2017

La Gauche identitaire contre la classe: aux sources d'une régression (Parution)

La Gauche identitaire contre la classe: aux sources d'une régression (Parution)
 Éditions Ni patrie ni frontières - 12€ 


"Ce livre rassemble des articles d'Adolph Reed Jr, de Loren Goldner et João Bernardo. Goldner et Bernardo sont deux militants qui ont beaucoup écrit depuis les années 70 sur des sujets très divers, mais dont les analyses sont inconnues en France, conformément à une vieille tradition franco-centrée du mouvement ouvrier, de l'extrême gauche et du mouvement anarchiste. Quand à Reed. il s‘est surtout intéressé à l'histoire politique des Afro-Américains et à la critique du rôle politique et des idéologies propagées par la petite-bourgeoisie noire.

Les discussions autour des identités nationales, ethniques ou religieuses prennent de plus en plus de place dans les débats (et même les affrontements physiques) en France. Ces discussions ignorent, d’un côté comme de l'autre, l'origine des concepts brandis ou critiqués.

Loren Goldner, qui participe à la revue marxiste américaine en ligne Insurgent Notes, et milite dans la patrie des théories raciales (de «gauche» comme de droite) et du multiculturalisme, retrace les sources historiques, scientifiques, religieuses et philosophiques du concept de race en Europe et son utilisation spécifique aux États-Unis. Il démonte les contre-vérités sur les Lumières diffusées par les conceptions identitaristes en vogue dans les universités américaines et désormais dans les milieux alterrnondialistes, libertaires et radicaux européens. Pour conclure, il analyse «le moment historique qui nous a produits» depuis un siècle et demi et se demande si la «recomposition du capital» mènera — ou pas — à une révolution mondiale.

João Bernardo, marxiste libertaire portugais vivant au Brésil, nous aide à comprendre ce qui est arrivé aux différentes gauches, la vieille gauche réformiste et stalinienne, les nouvelles gauches et les gauches postmodemes. Il dévoile les multiples aspects néfastes du postmodemisme et du multiculturalisme sous le capitalisme actuel, deux idéologies qui imprègnent profondément l'extrême gauche et le mouvement libertaire. Nous publierons bientôt un recueil de textes de Joäo Bemardo contre l'écologie, cette «escroquerie» moderne et traduirons aussi d’autres articles d’Adolph Reed Jr. sur la « question notre » aux États-Unis."

 

lundi 24 avril 2017

Emission La lutte des classes au Portugal (Archives 2014 pour les 40 ans)

Emission La lutte des classes au Portugal
(Sur la révolution dite des "oeillets" ou la transition démocratique portugaise)


Cette émission est dédiée aux prolétaires anonymes, aux insoumis, déserteurs, objecteurs, à ceux qui ne dissocient 
pas les moyens et les fins.


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Téléchargement
Des parties 1-2-3-4-5
durée totale 17h26 minutes


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Émission du  6, 13, 20 septembre 2014


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 Pour la trame de notre émission nous nous inspirons de l'ouvrage de Phil Mailer.
Portugal: The Impossible Revolution ?  First published by Solidarity (London) 1977.
 Portugal: a revolução impossível ? - Porto Ed Afrontamento 1978.




1ere partie
Enregistrée le 6 septembre 2014

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Présentation
Objet et but de l'émission - A propos de Le Portugal ...? et Après ! - ArqOperaria ?
De la mémoire à l'enterrement. Nos propres limites....

Situation historique et 
données économiques de l'époque.
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La conception putschiste 
de la révolution sociale. 
Le rôle de l'armée ou la conception bourgeoise de la révolution.
Avec Charles Reeve 
(Autour de l'ouvrage édité aux Éditions Spartacus en 1976) 

Voir aussi notre émission du 25 janvier 2014 
(Itinéraire bio-bibliographique)

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TELECHARGER LA 1ère PARTIE
227 minutes

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Sur les expériences d'auto-organisation.
Commissions de "moradores", commissions de travailleurs, commissions inter-entreprises, occupations des terres, sur le non grand-parti.

Témoignage sur les commissions 
de "moradores" et parcours de:
 José Hipólito dos Santos. 
Ancien membre de la LUAR (Liga de Unidade e Acção Revolucionária) - Des Cadernos de Circunstancia.
Acteur de la révolte da Sé en 1959 et du "Golpe de Beja" le 1er Janvier 1962.
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TELECHARGER LA 2ème PARTIE
136 minutes


+ Itinéraire En 5 parties.



1- Premiers engagements - Seara nova et Antonio Sergio - La révolte da Sé - Golpe de Béjà, la prison. 
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2 - L'Exil - de L'Algérie au Maroc. 
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3 - Les Cadernos de Circunstância et Mai 1968. 
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4 - La LUAR. 
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5 - Retour au Portugal en 1974 . Des "moradores" au PRP. 
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- Sur les Cadernos de Circunstância - 
41 minutes -

TELECHARGER LA 3ème PARTIE
(Les 5 parties de l'itinéraire en 1 fichier compressé)
274 minutes


Sem Mestres nem Chefes o povo tomou a rua A Revolta de BEJAFelizmente Houve a LUAR - Para a História da Luta Armada Contra a Ditadura
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2ème partie.
Diffusée le 13 septembre 2014


L'expérience du Journal Combate (1974-1978)
Avec João Bernardo.
Les forces "politiques" en présence.

Régressions, récupérations et limites. 
De "l'autogestion" au capitalisme d'Etat, de l'autonomie aux élections, la non-révolution culturelle, Une expérience Portugaise ? Pour une critique de la chronologie "politique".

40 ans après quelles perspectives ?
Débat et point de vue autour de "Les Portugais face à la crise - Grèves, manifestations, occupations 2010-2013 " traduit du portugais par le collectif Les Ponts Tournants et édité  par les Edições antipáticas.  Avec le GARAP.

(Discussions sur "les Portugais face à la crise" du 11 et 13 avril 2014 avec des membres du Collectif des Edições antipáticas)

Télecharger
Rencontre du vendredi 12 avril 2014 à Paris  [Télécharger]
- Rencontre du dimanche 13 avril 2014 au Rémouleur à Montreuil [Télécharger]

Conclusion de l'émission

João Bernardo, Charles Reeve, José Hipólito dos Santos, Eduardo de Sousa de librairie Letra Livre à Lisbonne, au Garap.

Mais aussi à 
Brunel, Blek, Henrique, Lino, Ben, Rosa, Anne-Emilie de Radio Panik, Manuel, Tonio, Judith et les autres....




A suivre...

Pour suivre la compilation de documentation en cours:



Photographie de José Marques


Série de cartes postales éditées sous: A Esquerda da Esquerda documentos para a História de uma
Revolução






mercredi 19 avril 2017

Mudar de Vida, José Mário Branco, Vida e Obra (Disponible en DVD)


Mudar de Vida
José Mário Branco, Vida e Obra


 
Desde o Estado Novo aos dias de hoje a voz de José Mário Branco e sua obra resistem. Amado por uns e temido por outros, as suas canções escritas há mais de 40 anos não perderam a actualidade. Ouça-se o protesto levado ao extremos no tema F.M.I., escrito em 79, canção maldita para os portugueses (proibida de ser emitida nas rádios por ordem expressa do autor). Seguindo os passos de Zeca Afonso, faz deste movimento de protesto um dos marcos mais importantes na arte e cultural do século XX, quer pela sua acção quer pelo seu efeito. Um documentário sobre o cantautor portuense que desde os anos 60 tem contribuído para a reinvenção da música portuguesa.

 
Réalisateurs Pedro Fidalgo et Nelson Guerreiro

avec José Mário Branco
Sérgio Godinho
Camané

Durée 116 Minutes. 

DVD - Sous-titrés : Portugais, Anglais, Français, Espagnol 

Année 2014

 Editeur Alambique

jeudi 6 avril 2017

"Distancier" Brecht ! (A propos de L'exception et la règle de Bertolt Brecht par la Compagnie Jolie Môme.)

"Distancier" Brecht ! 

A propos de L'exception et la règle de Bertolt Brecht par la Compagnie Jolie Môme.


On apprécie la compagnie Jolie Môme. On aime forcément se pointer dans cet espace un peu rouge un peu noir, même si on a toujours du mal en affreux sectaires que nous sommes à y voir la presse des staliniens manqués trôner sur le présentoir de l'entrée. Les "temps sont difficiles" chantait Léo "Rien n'a changé, on tourne en rond"...

On s'est donc rendu à la Belle Étoile à Saint de Denis pour y voir l'Exception et la règle (Die Ausnahme und die Regel) de Bertolt Brecht écrite en 1929/1930. Une pièce dite "didactique" qui s’inscrit parfaitement dans la démarche de la troupe, c’est dire d’un théâtre d’agit-prop.

Brecht intrigue. Peut-être parce que nous n'avons pas été au cœur d'un monde où celui-ci était présent, pesant jusqu'à l’écœurement, et ou les canons brechtiens devaient être respectés religieusement sous la houlette de Hélène Weigel.

Brecht l’exilé, ami de Karl Korsch et de bien d'autres nous est fort sympathique sur certains points, mais bien désespérant pendant les événements du 17 juin 1953 à Berlin par exemple (1). Un Brecht trop "sale" d'être devenu un Stal.

Nous ne sommes pas étrangers à l’univers, au propos Brechtien et la curiosité nous pique chaque fois que l’on s’attaque aux textes marqués au fer “rouge” par l’histoire. S’invite alors la question qui nous traverse régulièrement - Qu’est-il possible d’entendre de ses prises de position esthético-politiques actuellement ? Ne sont-elles devenues que des recettes pour publicitaires ? ou des subterfuges mous pour des militants volontairement chiants de l’amertume ?

C’est le risque du “didactisme” autre mot finalement pour le “pédagogisme” en politique de virer à la leçon et aux exercices, et donc aux rabâchages peut-être même à l’interro par le M. Le professeur-docteur dont on se passe aisément. Il est très difficile d’éviter de tomber dans le piège du “spectateur” consommateur…

L'époque produit bien certainement ses formes de passivités, Brecht en était conscient. (1). La cie Jolie Môme est bien sûr au fait des écueils, et on imagine que l’approche ou le parti pris de la mise en scène défendue par la compagnie œuvre encore une fois à casser cette l’approche purement passive.

Nous ne dévoilerons pas la prise de risque "esthétique" plutôt bien vue ! Qui s’attelle à “distancier” la pièce de Brecht elle-même, et à briser ce qu’il y a de plus plombant dans ce didactisme. Qui selon les moments de sa propre vie ou de son histoire reste audible ou carrément assommant.

“Brechtiser” Brecht en quelque sorte jusqu’à là commedia dell'arte…!

On défendra jusqu'à l’option du jeu sur la verticalité comme dénonciation de la domination de classe …Tout autant la circularité "cirquesque" comme métaphore de ce que l'on voudra (2). Mais la compagnie grâce à la répartition des rôles pousse le propos jusqu’à la critique des rapports sociaux de sexe. Celui-ci prend toute sa dimension à la fin de la représentation.

Ceci toujours en prenant bien soin (grâce à Brecht) de s’éviter de trop personnaliser les rapports sociaux ou de trop lisser les responsabilités des "acteurs de la marchandise". Point de moraline donc ou de solutions toutes faites dans cette “farce” ?

Car on se demande finalement, si à trop “muppetifier” la démarche, la substance du propos, ne parait pas trop écrasée ? voir minimisée par toute l’attention et l'effort demandé au spectateur ? déjà mobilisé par cette “transparence” scénographique ? A trop vouloir “distancier” ne met-on pas trop de distance ?

Si le “qui parle” et par quel “biais” nous paraît réussi, il nous semble que le “de quoi parle t-on au juste” ne nous semble plus très évident.

A défaut de s’être profondément emmerdés nous aurons assisté à une belle performance. Ya du taf comme disait l’autre.

Mais qui de nos jours peut bien décrypter cette approche ? Non pas que le propos soit inaccessible mais parce que le parterre est composé de gens déjà convaincus et c’est peut-être la, que le théâtre “militant” loupe son “objet”. L’a t-il déjà rencontré reste un vaste sujet peut-être déjà tranché par la sociologie et les comportements des consommateurs de culture même radicale, qui viennent pêcher des représentations d’eux-mêmes et conforter des conceptions du monde.

Au delà du débat fond / forme dont l’équilibre reste aussi dense que précaire, il n’en reste pas moins que demeure une question qui nous semble importante. Le théâtre est-il là que pour nous réconforter ? (3) c’est fort possible ! Cela peut paraître désespérant pour certains, pas pour nous….En évitant de se faire chier (c’est évident) mais en faisant tourner quelques neurones on contresigne !


Notes

(2) De la circulation du capital à l'esclavage salarié....  
(3) Ou nous conforter.