mercredi 24 août 2016

Considérations diverses sur une fracture impossible à négocier

Considérations diverses sur une fracture 
impossible à négocier *


Parfois il y a des analyses qui sortent des chapeaux. Des toutes faites. Des pratiques, des qui se croient efficaces parce qu’elles se terminent par le mot classe. La frontière est ténue entre le sociologisme misérabiliste qui donne une explication pour toutes les conneries que nous pourrions débiter sous prétexte qu’on est d’extraction prolétaire, et le déterminisme mécaniste pacificateur qui côtoie bien trop souvent une vision du monde apologétique.

La bêtise traverse les classes. On l’oublie trop souvent pour se le cacher et s’éviter de trop réfléchir. Cela s’excuse quelques fois, mais à trop persister il faut trouver cela suspect et même dangereux pour sa santé mentale.

Ainsi un point de vue de classe n’est pas un point de vue moral. La conscience de classe n’est pas plus une prise de conscience indignée le soir chez soi face au dernier film de Ken Loach (nous y reviendrons dans une prochaine émission) et qui ressemble étrangement à un prurit politique qui se soigne toujours ces dernières années avec des mêmes potions à base de rebellitude stationnaire en .fr

*

“La lutte c’est classe” l’autocollant sur le poteau électrique au jeu de mot à priori sympathique semble dévitalisé par sa propre esthétique. Le mot classe est comme invisibilisé par le mot lutte qui lui même n’a plus d’importance….tout semble comme vidé par l'agencement des formes et des couleurs. Cette “affaire” de stickers est tout simplement classieussieuse.

Il y a toujours quelque moyen de ne plus parler de classe, plus particulièrement des prolétaires: en faire des tas sur la classe sans préciser fondamentalement laquelle, les enjeux, ou ne point en parler du tout.

Il est aussi possible de noyer les choses sous une certaine scientificité phénoménologisante comme forme d’invisibilisation c’est à dire par la neutralité axiologique. Toujours en s’étalant le moins possible sur le lieu d'où l’on parle (sa position sociale), et quelques fois en disant ou en en faisant trop pour éviter de creuser les dossiers qui fâchent.

Les sujets qui fâchent il y en a décidément trop ces derniers temps et au fur et à mesure que les années passent les aspérités politiques s’accumulent et deviennent trop rugueuses pour être lissées par les fameuses luttes qui n’en finissent jamais de converger.

Rien de véritablement nouveau paraît-il et c’est bien possible, mais l’impression de saturation est à son comble ces dernières années (en ce qui nous concerne). Les nouvelles problématiques du gauchisme stalinisé, tiersmondisé, croisent bien trop à notre goût certaines thématiques convivialistes et straight edge.

Il s’agit selon notre interprétation d’une énième défense de “L'Être” censé combattre “l’avoir”, l’utilitarisme, le “matérialisme”, l’inauthentique, et de déplacer tout paradigme de lutte frontale de classe contre le capital vers une pratique morale ; celle de l’individu vertueux, collaborant à l’aménagement de certains espaces “libérés” de l’argent. Cultivant bien sûr son spécialisme de ce qui l’opprime plus spécifiquement, ou qu’il pense être l’agent premier ou le mèchanè (2) du monde bien trop “moderne” pour lui.

Ce refus de la “modernité” est bien trop souvent une simple caricature en négatif d’une “post-modernité”. Elle apporte néanmoins, et on le constate aussi sociologiquement, une réponse sociale intégratrice pour ces “acteurs”.

Mais la chaloupe des mono-maniaques et des névrosés en politique semble bien pleine et son symptôme le plus saillant est bien celui de l’explication monocausale d’un monde en mutation et bien trop souvent incompréhensible (?).

Il ne s’agit pas de se situer par rapport à des positions prises séparément car c’est en s'agençant, le plus souvent, en s’accumulant ou en s’exposant, que se catalyse une véritable conception du monde plutôt incroyable.

Si on ne peut pas tenir compte de ce que disent les autocollants sur eux –mêmes, il en va de même avec les étiquettes de libertaires, anarchistes, ou de toutes les variétés de marxistes critiques de chairs ou pas, qui se collent si aisément sur le dernier réverbère marqué par de vieilles urines spiritualistes. (1) Une victoire du “paraître”?

Ce qu’ils disent, ce qui se diffuse jusque dans les luttes et la réflexion politique, est bien le fruit pourri de la décomposition du stalinisme et de la gauche “morale” ou de ses avatars. Dont les enfants honteusement coupables ont été fortement imprégnés des fables du démocratisme, et de l’esprit religieux sécularisé.

L’abandon de la problématique de classe en lutte (et pas comme concept sociologique) n’est pas étrangère à l’affaire comme une certaine conception de la politique politicienne structurée par les compromissions et ses mensonges, les échecs, les désillusions des combats collectifs, la fatigue et la répression, mais aussi bien sûr la logique du pouvoir... même symbolique. Que l’on chasse par la porte grande ouverte de l’hypocrisie pour qu’il revienne finalement par la fenêtre.

On ne fait plus que pragmatiser sa participation et qu’intersectionnaliser les problèmes pour ne plus rien souhaiter d’impossible, d'improbable.

Le dépassement n’est plus la ligne d’horizon. Les projets bien souvent haineux consistent à sur-personnifier les problèmes ou à politiser les malaises.

Et quand certains semblent rechercher une articulation à des déterminations de tous ordres (et pas d’autres étrangement...) en feignant la totalité (fausse totalité), ils débouchent finalement sur la désarticulation.

L’intersectionnalité par exemple, n’a pour le moment produit aucune ligne “politique intersectionnelle” ou un “coeur” de rencontre des “oppressions” si ce n’est de la pondération plate et de la fragmentation concurrentielle. Il n’y a qu’à constater le nombre de chapelles et le genre de métaphysique éthologique où l’on excelle à buscar la quinta pata al gato. (2)

On est toujours en retard d’une “oppression” à articuler ou à empiler. Les “luttes” ne seront pas les lieux du dépassement tant qu’une perspective révolutionnaire globale ne sera pas dégagée des vieilles cagettes conceptuelles, ou tant que les acteurs des luttes sociales n'imposeront pas leurs véritables besoins ; c’est-à-dire ceux dictés par les nécessités.

Le cœur du monde marchand : la marchandise et sa reproduction, ne semble d’ailleurs jamais véritablement intéresser les possibilistes du benchmarking politique.

Quand cette question est véritablement prise au sérieux - cela n'excède jamais quelques instants- cela se fait toujours au détriment de la question de classe qui semble finalement toujours relativisée par rapport à d’autres dans cette recherche de mesure-radicale dévitalisante.

Pourquoi ?

Parce-que cette la question de classe est bien sûr essentielle dans le débat, et parce qu’elle concerne ceux qui produisent et monopolisent le débat par leur position à l’intérieur d’une société...de classes.

Parce que le propre d’une classe ascendante (et en puissance) consciente de ses intérêts et de la reproduction/promotion d’elle-même, et dont l’optique n’est que de reproduire le réel existant, a toujours tendance à métonymiser (4) sa propre problématique ; c’est-à-dire ses intérêts. Stratégiquement ou inconsciemment.

Au fond, l’enjeu véritable est de lobbyiser le plus possible la question sociale afin de territorialiser les enjeux sur des thématiques ethno-culturalistes (5) et esthétiques qui sont et restent les plus digestes pour la valeur, et réciproquement. Dont les enjeux restent très forts symboliquement.

“L’entreprise” militante spécialisée comme moyen et fin est la conséquence de la séparation imposée par le capital qui assigne aussi son ordre aux pratiques dans un cadre préétabli. Ceci au-delà de l’éclatement accéléré des champs de connaissances (6).

Comme l'écrivait Paul Mattick, « il y aura antithèse entre l'organisation et la spontanéité tant que se perpétueront et la société de classe, et les tentatives de l'abattre »

Cela questionne indéniablement une théorie de la connaissance dans une optique révolutionnaire, plus particulièrement dans la relation à l’Objet (comme compréhension du réel et possibilité de le changer) et, bien sûr, au(x) Sujet(s) c’est à dire les acteurs agissant(s) dans un monde de déterminations.

Il nous semble que le propre des structures partisanes soit d’organiser des formes d’oubli par la ritualisation, la cohésion et, d’une certaine manière, sa propre intégration au tout social. Dont elles tirent leurs cohérences et leurs raisons d’être.

Occuper, actionner les bras et gérer les rages. Dealer politiquement jusqu’à l’étourdissement les frustrations du moment ou celles de l'éternelle attente c’est, n’en doutons pas, leur fonction principale.

Mais pouvons nous ne pas ne pas réagir contre les coups qui nous sont portés quotidiennement ?

Pour cela, nous comptons sur le travail du négatif ; c’est-à-dire le dépassement. Pas seulement au sens hégélien mais aussi au niveau de ce que nous ne voulons pas et plus. Mais tout cela n’est pas possible sans une perspective la plus claire possible.

Le problème c’est que ce que nous voulons pas et plus s'immisce par capillarité, suivisme, bêtise, copinages, twittages, attaques ad-hominen, inculture politique, stratégisme à douze bandes, et peurs diverses comme celles de perdre son bizness de militant spécialiste reconnu, ou pas, dans les sphères libertaires et anti-autoritaires au sens large.

Ainsi : L’anarcho-bourdieusien-pédagogue pleurnicheur, décroissant fétichiste coupable et volontaire conférencier moraliste qui disserte sur A. de Benoist et M.Onfray, bobo anti-tech qui défend la famille bio et la position du missionnaire équitable, qui se découvre racialiste (c’est vrai quoi les “races existent” les “races-sociales” aussi….) et théo-compatible (qui ne lit plus Bakounine), radicalement anti-fa pour le NPA au 1er tour et Juppé au second, anti-islamophobe obsédé par le“sionisme”, sans maître (sauf les spécialistes de la question) ni Dieu dont il faut quand même débattre avec le PIR. Anti-sexiste mais copain avec avec Houria B. Communiste-libertaire lecteur (trice aussi) complaisant du nationaliste Michéa. Anti-impérialiste ultra-gauche défenseur du CNR et éternel pourfendeur du “libéralisme libertaire”, féministe queer libertaire-Friotiste au CNRS pour le voile syndical et l’ouverture des maisons virilistes et closes avec l’argent que l’on taxera au 1%, de l’Oligarchie, supporter….de Varoufakis #nuitdeboutiste Autonome pour la semaine des 32h , Appelliste qui bat sa coulpe d’occidental suprématiste décadent à la foultitude d’ego- tweets et bourré de Like-ami(es), défenseur de “la terre mère” zapatiste et du droit des peuples à se faire exploiter par leur propre bourgeoisie “ethniquement dominante”, dans les communes épicières autogérées par des “blancs privilégiés” et inspirées par la doxa du Bookchin du PKK et la drogue c’est pas bien…sauf les chemtrails qui disparaissent à cause du complot de la valeur et des racailles de banlieue qui ne lisent pas la langue de la révolution dans le texte (l’allemand!) sur les estrades des amphis peuplés de docteurs en luxembourgisme Débord-ants d’érotisme révolutionnaire narcissique pour les résistants décolonialistes du Hamas spectateur des Fakirs-studies coiffés d’un bonnet rouge de l’iRA véritable ami de l'insurrection qui feint la promotion des syndicats de la police des comportements de la main-d’oeuvres des pièces choisies par la Fabrique de la bêtise Échappée d’un Lieu Dit Lordon obéissant au CCIF pendant l'État d’Urgence etc....

Portrait type ou caricature outrancière ? Nous n’avions jamais constaté autant de purée dans les casseroles froides du milieu dit “radical -GO” !

Serions-nous sectaires ? Qu’on nous évite le speech sur : La vérité, la pureté, le révolutionnarisme ou de la radicalité. En revanche nous sommes tout à fait prêts à parler de cohérence.

Si à quelques-uns nous conseillons d’aller planter des patates, pour d’autres cette ligne de fracture nous paraît suffisamment profonde pour qu’elle fasse rupture avec ceux qui se sentent concernés.


Pour une perspective révolutionnaire communiste.


NOTE


* Nous ne nous cachons pas derrière différents pseudos, des faux comptes/profils et ne publions rien anonymement nous assumons nos positions politiques publiquement. Nous n'avons rien à perdre ni respectabilité ni boutique à faire tourner.

(1) Ce qui ne nous empêche pas d’avoir de l’esprit ! ou de défendre une certaine spiritualité entendue comme recherche de la vie bonne.
(2 ) La mèchanè était une grue utilisée dans le théâtre grec antique, en particulier aux Ve siècle av. J.-C. et IVe siècle av. J.-C.
(3) Chercher la cinquième patte au chat
(4) Néologisme : prendre une parti pour le tout.
(5) La question du racisme est une question trop sérieuse pour la laisser uniquement sous le champs terminologique dit éthno-culturel. Elle mériterait en soi un développement qui n’est pas l’objet du texte. Elle semble instrumentalisée toujours par les mêmes courants tiers-mondistes et la bourgeoisie nationaliste de gauche. Une analyse intéressante https://botapol.blogspot.fr/2016/07/racisme-et-alienation-joseph-gabel.html
(6) A partir de la Renaissance.



"Il faut former une classe avec des chaînes radicales, une classe de la société bourgeoise qui ne soit pas une classe de la société bourgeoise, une classe qui soit la dissolution de toutes les classes, une sphère qui ait un caractère universel par ses souffrances universelles et ne revendique pas de droit particulier, parce qu'on ne lui a pas fait de tort particulier, mais un tort en soi, une sphère qui ne puisse plus s'en rapporter à un titre historique, mais simplement au titre humain, une sphère qui ne soit pas en une opposition particulière avec les conséquences, mais en une opposition générale avec toutes les suppositions du système politique [...], une sphère enfin qui ne puisse s'émanciper, sans s'émanciper de toutes les autres sphères de la société et sans, par conséquent, les émanciper toutes, qui soit, en un mot, la perte complète de l'homme, et ne puisse donc se reconquérir elle-même que par le regain complet de l'homme. La décomposition de la société en tant que classe particulière, c'est le prolétariat."

Karl MARX - Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel / Introduction.

dimanche 31 juillet 2016

Ce n'est même pas un assez bon bouc émissaire pour moi - Mr Robot : eps2.1_k3rnel-pan1c.ksd



Elliot,

voudrais-tu te confier à nous ?

Pas question.
Mon système est en pause.

Dieu peut t'aider.

C'est ce que fait Dieu ?

Il aide ?

J'aimerais savoir.

Pourquoi Dieu n'a pas aidé
mon ami innocent, mort sans raison,

alors que le coupable est en liberté ?

Bon, d'accord.

Laissons l'exception de côté.

Et les innombrables guerres
menées en son nom ?

Bon, d'accord.

Laissons de côté les meurtres gratuits, d'accord ?

Si on parlait plutôt du sexisme, du racisme, de cette soupe de phobies

dans laquelle on patauge par Sa faute ?

Je ne parle pas que de Jésus.

Je parle de toutes les religions institutionnalisées.

Des groupes fermés créés afin de gérer le pouvoir.

Un dealer qui rend ses clients accros à l'espoir...

Des fidèles qui ne sont que des addicts

qui veulent leur dose de conneries pour maintenir leur taux d'ignorance.

Les addicts ont peur de la vérité : il n'y a pas d'ordre.

Il n'y a pas de pouvoir.

Toutes ces religions ne sont que des vers qui gangrènent notre esprit

dans le but de nous diviser.
Ainsi, il est plus facile d'être gouverné

par les charlatans qui veulent nous diriger.

Nous ne sommes que des groupies

fans de leur franchise de science-fiction mal écrite.

Si je ne dois pas écouter mon ami imaginaire, pourquoi devrais-je écouter le vôtre ?

Les gens pensent atteindre le bonheur grâce à la religion...

mais c'est ce qui fait de vous ses esclaves.

Je ne suis pas assez fou pour croire en cette distorsion de la réalité.

J'emmerde Dieu.

Ce n'est même pas un assez bon bouc émissaire pour moi.



Elliot Alderson : Mr. ROBOT  
Saison 2   Episode eps2.1_k3rnel-pan1c.ksd  
44:52 minutes.

Le texte version US


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Autour du cinéma populaire, des blockbusters, des séries et du cinéma dit militant et politique.


lundi 18 juillet 2016

Les flots humains n'ont que faire de vos digues...

Les flots humains n'ont que faire de vos digues...


"Les flots humains n'ont que faire de vos digues ; laissez passer les libres marées : chaque jour ne les ramènent-elles pas à leur niveau ?"

Joseph Déjacque (1857)




On pourrait se désespérer à nos époques d'être qualifiés ou même insultés par des "libertaires" de "néo-marxistes" et par des "marxistes" d'anarchistes. Ce n'est pas le cas, voila plutôt une chose salutaire !

On préférera toujours que l'on se questionne à notre propos plutôt que l'on nous colle une étiquette définitive. Il est toujours profitable que les rudiments de verbiage militant passent pour de l'ânonnage suranné. (1)

Peut-être pouvait-on naïvement penser que les références poussiéreuses allaient faire un peu de place aux interrogations qu'on ne finit jamais de numériser pour mieux enterrer les débats et les rencontres sous des tonnes de PDF.

Nous le répétons donc sans problème, nous n'aurons jamais pour ambition de marxiser l'anarchisme ou d'anarchiser le marxisme, certains s'en occupent déjà pour mieux recycler les vieux habits politicards aux couleurs délavées du folklore militant.

Renforcer le jeux des identités politiques réifiées et obsolètes c'est toujours le sport favoris de ceux qui ne se trouvent pas sur le terrain de la rencontre et de l'échange ou de la création.

Nous ne céderons jamais sur nos horizons. Dans l'univers de la pose, du buzz et du click auto-satisfait seules les positions et les pratiques tranches sur les discours circulaires.

Pour ceux qui se poseraient des questions sur notre rapport à l'Anarchisme nous répondons que l'on préférera toujours :

Joseph Dejacque, Georges Darien, Octave Mirbeau, Mecislas Golberg, Zo d'Axa, Albert Libertad à Trotsky, Sartre ou Guevara !

Toujours :

Eugène Varlin, Pelloutier, Pouget, Élisée Reclus, Errico Malatesta, Nestor Makhno, Camillo Berneri, Emma Goldman, Victor Serge, André Prudhommeaux à Lénine, Althusser ou Chavez !

Nous préférerons toujours la révolte bien comprise à bêtise "scientifique". En dernière instance nous tranchons toujours pour la bienveillance des pratiques et la générosité des idées.

Nous qui venons de l'anarchisme ! Nous nous trouvons toujours du coté de ceux qui veulent foutre en l'air et sans attendre le capitalisme et L’État, les nations et les frontières, les hiérarchies, les aliénations, les partis et les syndicats, ceux qui parlent à notre place, les parlements et les religions ainsi que toutes les formes d'assignations identitaires. (2)

Nous ne nions pas la place des individus pas plus celles des rapports sociaux de classes et c'est en tant que prolétaires organisés que nous invitons aux luttes, combats, révoltes, rencontres qui participent concrètement de la disparition de ces catégories du capital, c'est-à-dire pour le COMMUNISME.

Nous n'aurons jamais peur, honte de crier avec nos ami(es), camarades, compagnes et compagnons 
VIVE L'ANARCHIE !
 

(1) Pour nous, mais pour les "militants" de chapelles, bandes, et partis également.
(2) Politiques comprises. 



mardi 5 juillet 2016

L'essence du travail intellectuel humain de Josef Dietzgen (Texte complet PDF)

 L'essence du travail intellectuel humain 
 Exposée par un travailleur manuel
Nouvelle critique de la raison pure et pratique.

Josef Dietzgen 

 

Cet ouvrage parut pour la première fois en 1869 à Hambourg.

Le texte complet au format PDF.

Merci à Nono pour le boulot.
 
Émission du 2/01/16 - Radio Vosstanie !



lundi 27 juin 2016

Pour couper court aux bruits de couloirs (réaction à la manière dont a failli ne pas se dérouler le débat du 14 juin au Rémouleur)

Voici un texte en réaction à la manière dont a failli ne pas se dérouler le débat du 14 juin au Rémouleur sur "l'idéologie anti islamophobe".

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Pour couper court aux bruits de couloirs


A propos des manœuvres minables menées pour tenter de saboter le débat sur l'idéologie anti-islamophobe qui s'est déroulé au Rémouleur le 13 juin 2016, parce que faire taire, diffuser des ragots, calomnier et empêcher de débattre, c'est toujours asseoir son petit pouvoir sur un petit milieu.

Est annoncé pour la soirée du 13 juin au Rémouleur un débat qui doit permettre de questionner l'usage idéologique à la mode du terme « islamophobie ». Cette initiative, aussi nécessaire que courageuse, s'appuie sur un texte pertinent et argumenté intitulé « sur l'idéologie anti-islamophobe »(1)

Courageuse, parce que depuis quelques temps et particulièrement sur cette question, mais pas seulement, l'ambiance n'est pas tellement à la discussion. Une lecture aussi univoque que problématique cherche à s'imposer de force, en empêchant tout refus, toute remise en question ou discussion. Il faudrait désormais poser les questions politiques et sociales en termes identitaires et valoriser tous les communautarismes en allant jusqu'à normaliser l'emploi de catégories inacceptables et insensées comme « la race », ou à défendre certaines religions. Toutes les réflexions ou analyses qui sortent du cadre de ce nouveau prêt-à-penser sont soit sciemment étouffées, soit mollement ignorées dans un effet de consensus hallucinant.

Les textes identifiés comme contestant cette lecture sont refusés à la diffusion sous les prétextes les plus divers (du copyright des illustrations à la nature des commentaires qu'ils suscitent), que ce soit par exemple sur les sites d'infos des « mutu » ou sur Indymedia Nantes. Ceux qui sont identifiés comme participants à leur élaboration sont désignés à la vindicte militante, menacés de divers sévices par des bourreaux heureusement virtuels qui déclarent vouloir les « fumer », les « purifier par le feu » ou les enfermer pour les torturer. Ceux qui voudraient prendre la parole dans des réunions ou assemblées ont beaucoup de mal à se faire entendre. On use de tous les procédés que peut engendrer la mauvaise foi pour empêcher, à grande échelle, le débat, et on n'hésite pas, par exemple, à utiliser l'accusation infamante de racisme à l'encontre de militants dont on sait très bien qu'ils se sont mobilisés avec beaucoup d'autres depuis des années au côté des sans papiers ou contre les centres de rétention, pour ne citer qu'un petit échantillon montrant le caractère aberrant de la démarche. Un saut a même été franchi quand la bibliothèque anarchiste La Discordia qui a proposé plusieurs débats sur le sujet et diffuse un certain nombre de textes, d'origines variées mais au positionnement clair sur la question, en plus de diverses menaces (toujours virtuelles et/ou anonymes) de destruction spectaculaire, a été attaquée à trois reprises, 2 fois par des tags, et une fois par le bris des vitres de sa devanture (2). Des menaces virtuelles, des exclusions, un acharnement à censurer sur internet, l'arrachage systématique des affiches, des campagnes d'ostracisation et même des attaques sur un local, mais jamais de positions tenues et discutées, aucun argument, personne pour porter la contradiction dans les débats organisés, seulement la tentative d'imposer l'infamie et un climat de terreur. Cette discussion au Rémouleur, pour beaucoup, allait enfin être l'occasion d'entendre s'exprimer de telles positions de façon argumentée. Les désaccords devaient trouver là une occasion de se formuler en situation.

Courageuse donc, cette initiative est aussi et surtout nécessaire et on gagnerait à ce que de telles discussions se multiplient. Quand les uns et les autres se mettent à trouver indiscutables des termes plus ou moins conceptuels qu'ils n'auraient même pas envisagé d'utiliser il y a un ou deux ans, comme « la racisation » et « l'islamophobie » par exemple, et quand l'évidence consiste à défendre la religion des uns et la « race » des autres, il y a pourtant de quoi s'inquiéter, réfléchir, discuter... Plus encore, ce sont aujourd'hui des alliances inacceptables qui se mettent en place au nom de ces lectures simplistes et absurdes, que ce soit avec des intégristes religieux ou avec des militants professionnels qui développent des théories interclassistes et racistes. On entérine ainsi les manœuvres de quelques cadres politiques de l'université ou « des quartiers » qui assoient facilement leur influence par le chantage moral sur toute une aire à prétention contestataire, en même temps qu'on accompagne une évolution globale qui, des partis de gauche à l'université, en passant par les politiques d'Etat elles-mêmes, renforce les replis identitaires et communautaristes pour mieux empêcher toute perspective émancipatrice et révolutionnaire. Face à cette situation, le débat, la réflexion et la confrontation des idées et des perspectives sont non seulement souhaitables, mais aussi indispensables. Empêcher cette dynamique c'est déjà accélérer le processus qui vise à éteindre toute aspiration révolutionnaire. En effet, mis à part ceux qui se satisfont de petits arrangements infra-politiques et goûtent le confort d'un entre-soi minable, qui peut donc bien trouver de l'intérêt à empêcher ce débat d'avoir lieu ? Et pourtant, on dirait bien que certains ont choisi d'y consacrer une grande part de leur énergie.

Le débat de lundi dernier a été le terrain de ce type de manœuvres. Si la quasi totalité des participants n'avait pas été déterminé à ce qu'il se tienne, le sabotage aurait très bien pu être effectif. En préliminaire, et avec la volonté de couper radicalement cours à la discussion, un membre du Rémouleur qui avait déjà mis, autant qu'il le pouvait, des bâtons dans les roues de ceux du Rémouleur qui tenaient à ce qu'il ait lieu (par exemple en obtenant que le texte qui l'annonce soit refusé sur Indymedia Nantes en faisant passer ce texte pour illégitime) a créé un premier esclandre. Le prétexte en était l'exigence d'exclusion de quelqu'un venu participer au débat et qui a contribué à une brochure dans laquelle figure (parmi une vingtaine d'illustrations) une photo de lui en manifestation (3). Esbroufe et sous entendus manipulatoires lui permettent de jouer la montre et de faire monter l'embrouille en faisant croire à son bon droit. Il sera ainsi difficile d'expliquer parmi ce tohu-bohu qu'il s'agit d'une photo publique trouvée sur un site internet qui regroupe un reportage complet sur la manif en question (4), qui d'ailleurs n'est pas n'importe quelle manif puisqu'il s'agit de la « marche de la dignité et contre le racisme », manifestation racialiste que critique de manière argumentée la brochure en question, et à laquelle une petite partie du petit milieu radical a jugé bon de participer. Le collectif 8 juillet a même jugé opportun de négocier avec les organisateurs une place dans le meeting final, ce qui n'aura finalement pas lieu, ces derniers ayant posé comme condition qu'elle soit faite par un intervenant « non-blanc ». Pas d'intervention, mais des appels à participer à la marche et une présence en cortège avec banderole à la manif, notre embrouilleur amenant même sa pancarte pour apporter sa pierre judiciariste à l'édifice raciste en construction.

Vu le contexte, utiliser ce document photographique, c'est à peu près comme illustrer un article sur le premier mai, y compris pour critiquer la place des syndicats dans le mouvement social, avec une photo d'Arlette Laguiller tenant la banderole de LO. Il serait étonnant qu'elle s'en scandalise. Pas de scoop, pas d'indiscrétion, à la limite un droit à l'image qui pourrait permettre d'obtenir des royalties, et encore... Et puis, quand on parle de ce genre de manif, dont la promotion reposait principalement sur des esclandres médiatiques à la TV, sur les réseaux sociaux, avec ses figures, ses célébrités, etc. si on s'y rend avec sa pancarte, à visage découvert, n'est-ce pas pour être vu et participer à l’événement ? Et lorsque la même figure pose littéralement pour l'AFP ?(5)

L’intéressé et ses défenseurs n'ont alors rien d'autre à dire que « ça se fait pas », « pour des raisons de sécurité ». Mais si ces valeureux camarades, probablement impliqués dans des actions militaires clandestines de haute envergure à cette occasion-là, ne souhaitent pas que leurs visages se retrouvent dans les quotidiens de la presse nationale, comme participants à la marche de la dignité, qu'ils se masquent, ou mieux encore, qu'ils évitent les manifestations médiatisées (mais surtout médiatiques) de la gauche plurielle. Quoiqu'il en soit, nous les enjoignons à faire attention par le futur, mais aussi à se demander pourquoi la publication de cette photo (parmi d'autres) est la seule à avoir suscité leur indignation morale. Est-ce le seul camarade qui mérite cette attention ? Le copinage a-t-il ses raisons que la raison ne connaît pas ? Evalue-t-on un argumentaire à la quantité des amis de celui qui le porte ?

Mais non. On s'offusque, on continue d’asséner que « ça ne se fait pas », au nom du code des pirates sans doute. On a monté la tête là-dessus à son petit entourage, et on ment de manière éhontée en prétendant que celui qu'on s'efforce de virer, et au moins de faire sortir de ses gonds depuis 20 minutes, aurait pris lui même la photo et aurait été « vu avec un appareil photo » [sic]. Devant un tel procès, on est en droit d'exiger solennellement de savoir qui a vu quoi et si la personne au témoignage si crucial voudrait bien écrire ce qu'elle a vu, par exemple. On profère des accusations hors de propos et inacceptables comme « journaflic » et « balance ». Etre tenu à ce qu'on fait ou dit publiquement en se mettant en scène pancarte à l'appui, c'est être « balancé »… ? Les « journaflics », en tout cas les journalistes, et les balances, ça existe, c'est sérieux et personne ne doit agiter de telles accusations à mauvais escient, et tout à fait hors de propos.

On abuse donc sérieusement de la patience des gens en personnalisant le débat pour le neutraliser et en s'attaquant à celui, comme c'est un hasard étrange, qu'on a déjà réussi à exclure d'infokiosques.net. La prochaine étape est-elle l'expulsion locative ? Mais rien de politique sans doute : plutôt que de poser les désaccords, peut-être d'ampleur, qui expliquent que tout le monde ne soit pas de bonne humeur, on préfère jouer du chantage moral et affectif (« c'est lui ou moi »). Bref, on crée un premier incident et on règle ses petits comptes, en se posant en victime d'un méfait imaginaire et en essayant à toute force de pousser les autres à la faute, ce qui permettra de se poser à nouveau en victime, alors même qu'on tente le coup de force inacceptable de vouloir faire son propre casting pour le débat. Ce faisant, on essaye d'obtenir l'exclusion de quelqu'un dont tout le monde sait qu'il y a tout à fait sa place ne serait-ce que pour avoir contribué à la production et à la diffusion d'éléments importants de réflexion sur le sujet. D'ailleurs la salle ne s'y trompe pas, et réussit à obtenir de l'embrouilleur émotif qu'il la ferme enfin.

C'est alors qu'un drôle de gorille vient fort à propos essayer d'empêcher celui qui doit subir ces accusations diffamantes de répondre, le poussant de manière menaçante par derrière après avoir distillé un certain nombre d'insultes, curieux complément à la complainte victimaire à laquelle on assiste. Il faudra un peu de temps aux uns et aux autres pour comprendre ce qui se passe, mesurer le caractère inacceptable de cette demande d'exclusion, et affirmer une volonté claire de faire en sorte que le débat ait bien lieu. Avec un peu moins de détermination collective, chacun aurait pu simplement renoncer face à tant de mauvaise foi et d'agressivité.

Le débat commence, alors que le membre du Rémouleur désireux d'exercer son petit pouvoir d'exclusion fuit le débat faute de l'avoir empêché, non sans un peu de cirque préalable. Pourtant il s'était fendu d'un texte (6) d'apologue de la vacuité post-moderne au contenu relativement inexistant défendant l'usage de la notion d'islamophobie en s'appuyant sur les définitions du petit Larousse et du CCIF, pour nous apprendre que le racisme existe (merci à lui). C'est notable, car rares sont les arguments énoncés à l'appui de cette position, mais le texte ne sera pas porté au débat et son auteur se sera esquivé avant de pouvoir participer à une quelconque discussion. La raison en est peut-être finalement assez simple et il le dira lui-même : il n'a rien d'autre à dire que ce qu'il y a dans le texte… dans lequel il n'y a pas grand-chose, en tout cas à peine un dixième de ce qu'il défend d'habitude quand il n'a pas de contradicteur. Drôle de conception de ce que peut-être un débat.

Un peu plus tard, c'est tout ce qui restait dans la salle de partisans de l'usage du concept qui prennent le premier prétexte pour déserter la discussion, alors même qu'une intervention critiquant leur position est en cours. Se sentant visiblement en minorité, situation à laquelle ils ne sont pas habitués, ils préfèrent ne pas affronter la discussion, et espèrent ainsi encore ainsi saborder le débat. Rien n'y a fait et le débat a continué avec ceux qui voulaient sérieusement le mener, et c'est tant mieux, malgré tout.

Ainsi, ces « radicaux » sont incapables de soutenir la discussion dès lors qu'elle concerne un sujet important, actuel, et sur lequel un consensus n'est pas déjà entériné par un corpus « radical » préétabli. A propos du prix libre, du squat et des rapports de genre, on sait ce qui se fait, ce qu'il faut dire, quoi penser, à quoi doit ressembler, ce qu'on dit et ce qu'on incarne. Là, parce qu'il faudrait commencer à penser, à partir de ce qui est en train de se passer, risquer quelque chose sans doute, inventer peut-être, il n'y a, tout simplement, plus personne. Etre à la hauteur des enjeux historiques et répéter des pensée-slogans idéologiques « valables » de tout temps dans un petit milieu circonscrit sont deux choses différentes, même opposées.

On regrette donc que certains s'obstinent à refuser d'exprimer clairement leurs positions, de produire des arguments en accord avec leur comportement, de défendre par exemple leur participation en tant que groupe à la « Marche de la dignité » aux côtés du PIR, des entrepreneurs de banlieues « Pas sans nous » ou de militants islamistes comme Ismahane Chouder, ou à d'autres rassemblement, tiens donc, « contre l'islamophobie », par exemple, comme celui du 18 janvier de l'année dernière, en compagnie des Frères Musulmans en cortège, et d'une banderole portant un slogan aussi pertinent et émancipateur que « Touche pas à mon prophète » ou des pancartes « Je suis Muslim » ou « Je suis Mohammed [le « prophète »] », exposées sur un drapeau syrien, ou encore « halte à l'islamophobie » (7).

Depuis ce débat finalement réussi malgré le mauvais spectacle qui s'y est joué, ragots et bruits de couloirs se répandent. Comme toujours on accuse la forme pour ne pas avoir à parler du fond, on s'offusque au lieu d'expliciter des positions et d'être capable de les discuter.

Parlons sérieusement maintenant. Où est donc le problème ? Réside-t-il dans le fait de reproduire une photo largement publique de quelqu'un qui porte une pancarte dans une manif, ou dans le fait qu'une partie des militants « contestataires » aient choisi de se rendre de manière organisée à cet événement réactionnaire ? Est-ce celui qui diffuse une critique argumentée et illustrée de quelque chose d'inacceptable qui doit être ostracisé ? Jusqu'où ira-t-on avec de telles pratiques ?

Que pensent donc à la fin ceux qui s'offusquent et organisent des bruitages de couloirs, des pratiques de ségrégations raciales qui sont aujourd'hui promues jusque dans le milieu ? Que pensent-ils par exemple de ces intégristes de l'islam politique qui sont sollicités pour défendre les inculpés du mouvement social ? De ces conceptions séparatistes qui attribuent à chacun son racisme à lui ? De l'antisémitisme du dernier livre de la porte parole du PIR qui fait partie, elle même et en personne, de la fameuse MAFED qui n'aurait rien à voir avec les indigènes dont tout le monde prétend être très très loin alors qu'ils sont à deux pas de leur cirer les pompes ? Du rôle des religions, surtout quand elles étendent leur influence justement sur les « opprimés » ? Doit-on forcément penser que les post-colonial studies ont inventé ce que c'est que le racisme et en détiennent les clés ? Quand on rencontre des immigrés, doit-on considérer qu'ils sont d'une race particulière, ou les classifier en fonction de la teinte de leur peau ? Qu'est-ce qu'un « non-blanc » ? Que faire des juifs, des asiatiques, des indiens, des pakistanais, et de tous ceux qui ne rentrent pas dans le schéma ou qui alourdiraient la doxa ? Comment pourrait-on accepter de se considérer intrinsèquement comme « blanc » sans aller immédiatement se cacher tout au fond d'un trou ?

Cela fait maintenant près d'un an que des textes sont diffusés, des points de vue développés pour critiquer dans plusieurs optiques, par exemple anarchistes ou communistes révolutionnaires (donc athées, anti-républicaines et anti-laïques), les mauvais plis qui sont en train de se prendre et que beaucoup entérinent parfois simplement par appréhension des conséquences, dans le cas contraire, pour leur tranquillité et leur petite sociabilité de comptoir. Des amitiés à perdre, des conflits inévitables à prendre en main, des conflits d’intérêts idéologiques et relationnels à affronter parfois contre soi-même, etc. depuis la tentative d'OPA racialiste et pro-religion sur le milieu radical, c'est le lot quotidien de nombreux camarades et compagnons. D'autres préfèrent se terrer, ne répondre de rien, ne surtout rien clarifier pour maintenir l'illusion des communautés et des bandes affinitaires au sein d'un milieu dans lequel on prend ses aises, parfois, depuis plusieurs décennies -le ventre mou- quand d'autres s'acharnent à empêcher la discussion, par l'exclusion, la censure et l'auto-victimisation histrionique permanente. C'est par un régime de terreur discursive que ces sales manières de penser s'imposent. Culpabilisation, menaces, sanctions.

Il est temps de retrouver une capacité au débat et à la confrontation des points de vue, d'être à nouveau capable de réfléchir ensemble, d'éprouver nos divergences, et de réinjecter un peu d'« honnêteté » dans la chiourme milieutiste pour être à même de séparer le dit « personnel » et le dit « politique », de différencier l'obéissance à un chantage lié au maintien de petits potentats et l'affirmation courageuse et nécessaire de points de vue qui ne vont pas forcément dans le sens du vent.

Contre l'idéologie racialiste et anti islamophobe, retrouvons des perspectives révolutionnaires.

Juin 2016


Des participants au débat du Rémouleur
(5 selon la police, 20 selon les organisateurs)

1 - Cf. https://vosstanie.blogspot.fr/2016/05/sur-lideologie-anti-islamophobe.html
2 - Cf. https://ladiscordia.noblogs.org/imposer-lordre-moral-a-coup-de-marteau-communique-de-la-discordia/
3 - La brochure : https://ravageeditions.noblogs.org/post/2016/01/21/nos-revolutionnaires-sont-des-gens-pieux-cassandre/
4 - Des photos que l'on pourra retrouver ici : http://dignité.xyz/?p=728
5 - Cf. http://www.humanite.fr/que-recouvre-le-terme-dislamophobie-568608 ou http://www.illionweb.com/france-antimusulmans-2015/
6 - Cf. https://infokiosques.net/IMG/pdf/texte-leo-pirrate-v1.pdf
7 - Cf. note 3 et 5.

Les syndicats trahissent-ils ?

Les syndicats trahissent-ils ?

Si on se tape des "vitrines" saccagées des magasins syndicaux on relèvera néanmoins le propos plutôt ambigu qui accompagne le geste.
« C’est fini de trahir ».

Car enfin les syndicats trahissent-ils ? En ce qui nous concerne nous ne le pensons pas.

L’État, la bourgeoisie ne trahissent pas plus. Ils ont pour fonction d’œuvrer à la gestion de la reproduction de l'ordre capitaliste.

C'est peut-être reporter un peu trop facilement sur les syndicats l'absence d'un mouvement fort qui pouvait ou peut, doit briser l'emprise syndicale.

C'est en somme se défausser, pour mieux cacher notre impuissance face aux événements ou notre faiblesse.

Mais c'est aussi laisser passer pensons nous, qu'il est possible de "radicaliser" les syndicats. Pourquoi pas les partis ? ou l’État ?

Il était par exemple fort prévisible que les syndicats préféreraient tourner en rond comme des dératés autour du Port de l'Arsenal, dans un soucis de "compromis" ceci en l’annonçant comme une "victoire", alors qu'il était plus qu’inacceptable de défiler (surtout dans ce type de conditions) dans l'enceinte de la respectabilité, pour le cirque médiatique de la responsabilité donc de l'enterrement.

Que cela emmerde on peut aisément le comprendre. Mais cela laisse planer le doute sur la nature du syndicat, qui accompagne historiquement le capitalisme dans son déploiement.

Laisser entendre le contraire c'est faire croire aux syndiqués de "base" (qui seront éternellement "trahis") qu'ils peuvent espérer un jour le contraire.




VOIR AUSSI  


mardi 7 juin 2016

Les bolchéviques et le contrôle ouvrier 1917-1921 de Maurice BRINTON (A paraître)

Les bolchéviques et le contrôle ouvrier 1917-1921

Maurice BRINTON 

L'État et la contre-révolution




Un classique de l’extrême-gauche anti-léniniste, qu’il importe de republier dans une version actualisée.

Il a été écrit au début des années 1970 par Maurice Brinton, militant de Solidarity, un petit groupe anglais pour qui le socialisme devait reposer avant tout sur la gestion de l’industrie par les travailleurs eux-mêmes.

Il a été traduit peu après et publié dans une revue aujourd’hui disparue : Autogestion et Socialisme. Cahier N°24-25, septembre-décembre 1973.

Éditions Les Nuits rouges - 170p. A paraître....