samedi 2 janvier 2016

Connaissez-vous Josef Dietzgen ? Emission du 2/01/16 - Radio Vosstanie !

Emission de la Web Radio Vosstanie
Le 2 janvier 2016

Connaissez-vous Josef Dietzgen ?
- Vie et œuvre d'un ouvrier tanneur philosophe socialiste autodidacte -

Objet Web-Radiophonique.
(Lectures & sons divers)


Intro
Derive Phantom - Déclinaison by Derive

La raison pratique ou la morale
La sagesse, la rationalité
Le bien moral
Le sacré
 Qui était Josef Dietzgen ? par Eugen Dietzgen


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(135 minutes)
 
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"Le mérite de Dietzgen consiste à avoir fait de la philosophie une science de la nature, comme Marx l'avait fait pour l'histoire. De cette façon, l'instrument de la pensée humaine est débarrassé de l'élément fantastique : il est considéré comme une partie de la nature et son être particulier, concret, qui se transforme et se développe au cours de l'histoire, doit être connu toujours plus profondément au moyen de l'expérience."

"Marx a découvert la nature du processus matériel de la production et a établi son importance décisive comme moteur de l'évolution sociale. Mais il n'a pas expliqué en détail, à partir de l'essence de l'esprit humain, l'origine du rôle qu'il joue dans ce processus matériel. Avec la force traditionnelle de la pensée bourgeoise, cette limitation est une des raisons principales pour lesquelles ses théories ont été comprises de façon si imparfaite et si déformée. A présent, Dietzgen comble cette lacune, puisqu'il a pris justement l'essence de l'esprit pour objet de sa recherche. C'est pourquoi l'étude approfondie des écrits philosophiques de Dietzgen est un outil essentiel et indispensable pour comprendre les œuvres fondamentales de Marx et Engels. Les travaux de Dietzgen nous montrent que le prolétariat détient une arme puissante non seulement dans sa théorie économique, mais aussi dans sa philosophie. Apprenons à nous en servir."

Anton Pannekoek

Préface à L'essence du travail intellectuel de Josef Dietzgen, 1902
 


« Le monde en soi n’est pas autre chose que la somme de ses phénomènes. » Ces mots qui nous parviennent du cœur du XIXe siècle rendent un son étrangement actuel. Avoir réduit l’existant à la série d’apparitions qui le manifestent fut, disait-on naguère, le grand mérite de la pensée moderne. Or, celle-ci commence peut-être avec l’autodidacte allemand Josef Dietzgen qui, dans un combat intellectuel post-kantien et post-hégélien, aborde d’un œil neuf, en 1869, le problème de la connaissance. Pour lui, déjà, toute conscience est conscience de quelque chose ; mais le dernier vestige du transcendantal est banni, puisque ce sont les pensées qui constituent l’entendement, et non l’entendement qui forme les pensées. La chose en soi étant définitivement exorcisée, toute « épochè » ou « mise entre parenthèses », ultime refuge de l’idéalisme, est rendue ici superflue : la totalité de ce que notre conscience accueille, y compris les chimères, appartient à la réalité. Dans ce nouvel empirisme qui ne se soumet pas au jugement du scalpel, le recours inutile et même stérilisant à la physiologie est refusé pour l’explication du sens. Certes, la pensée est une fonction du corps mais ses contenus ne sont pas pour autant corporels ; ils sont une expérience « per se » et relèvent de la subjectivité humaine.

Dans un monde débarrassé de ses derniers dieux et de ses derniers fantômes, que l’homme soit la mesure de toutes choses n’est plus une limite, c’est un nouveau départ.

Cet ouvrage parut pour la première fois en 1869 à Hambourg.