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mercredi 28 août 2019

Conscience de classe, une définition - Matériaux pour une émission (25)

Conscience de classe 
Dans le cadre de notre réflexion sur la conscience de classe nous proposons un:

Extrait de  
Dicionário do Pensamento Marxista (Tom Bottomore) 
Zahar Édition électronique 2013.

https://www.mediafire.com/file/u66370jn3qppd9k/Conscience_de_classe_une_definition_Vosstanie_25.pdf/file


Traduction Vosstanie 08/2019

lundi 5 novembre 2018

Le prolétariat comme objet et appendice du capital ? - Matériaux pour une émission (22)

Le prolétariat comme objet 
et appendice du capital ? *


L'analyse marxienne du rapport entre travailleurs salariés et capitalistes et de la constitution des valeurs et des formes de conscience des travailleurs ne se borne naturellement pas à l'étude de la sphère de la circulation. Bien que les travailleurs salariés soient les possesseurs d'une marchandise, donc des « sujets » dans la sphère de la circulation, pour Marx ils sont aussi, dans la sphère de la production, des « objets », des valeurs d'usage, des éléments du procès dc production. C'est cette détermination simultanée par les deux sphères qui définit le travail salarié. Nous avons noté la double détermination implicite que Marx donne de l'individu constitué dans la société capitaliste : comme sujet et comme objet d'un système de contraintes objectives. Que le travailleur soit à la fois sujet (propriétaire de marchandise) et objet (du procès de production capitaliste) représente l'extension concrète, la « matérialisation », de cette double détermination. Tout traitement adéquat de la compréhension que Marx a du développement de la conscience des travailleurs devra partir de ces deux moments, de leurs interactions et de leurs transformations historiques. (1)

(1)  De ce point de vue, mon interprétation de Marx est très différente de celle de Georges Lukács. Dans son étude sur la conscience de classe du prolétariat, Lukács part de l'idée que les travailleurs ne deviennent conscients de leur existence dans la société que lorsqu'ils sont préalablement devenus conscients d'eux-mêmes comme marchandises (voir « La réification et la conscience du prolétariat » in Histoire et conscience de classe, Minuit, 1960, p. 210 et suiv.). À la différence de Marx qui considère les travailleurs à la fois comme des objets et des sujets lorsqu'il les analyse en tant que marchandises et en tant que propriétaires de marchandise (Le Capital, livre I, p. 188), Lukács fonde la possibilité de la conscience de soi et de la subjectivité oppositionnelle ontologiquement c'est-à-dire en dehors des formes sociales. L'analyse catégorielle de Marx cherche à saisir la spécificité historique et le développement de la conscience des travailleurs par rapport à l'interaction et au développement de plusieurs dimensions sociales du capitalisme. Marx analyse les formes de conscience qui, tout en transformant la société capitaliste, restent dans son cadre, et suggère les déterminations de celles qui renvoient au- delà de cette société. Or Lukács abandonne, en ce qu'elle a d'essentiel, l'analyse catégorielle des formes déterminées de subjectivité lorsqu'il traite de la conscience du prolétariat. A partir de sa notion de « conscience de soi de la marchandise », il tente de déployer une dialectique abstraite du sujet et de l'objet, qui, d'une conscience de soi de leur existence sociale en tant qu'objets, dérive la possibilité de conscience de soi des travailleurs en tant que sujets historiques (voir « La réification et la conscience du prolétariat », p. 210 et suiv.). La différence entre ces deux approches est liée à la distinction, déjà mentionnée, entre l'analyse que Marx fait du concept hégélien de sujet-objet identique en termes de structure des rapports sociaux (le capital) et l'identification que Lukács fait de ce même concept avec le prolétariat. Alors que la théorie de Marx fonde socialement l'opposition sujet-objet, la version raffinée de la critique sociale du point de vue du « travail » qui est celle de Lukács reste inscrite dans la problématique sujet-objet. Lukács considère le capitalisme comme une forme d'« objectivité » sociale qui dissimule en son cœur les rapports humains « réels » et conçoit l'abolition du capitalisme en termes de réalisation du Sujet historique. Il affirme donc qu'en se connaissant eux-mêmes comme marchandises, les travailleurs peuvent reconnaître le « caractère fétiche de toute marchandise », ce par quoi il veut dire qu'ils peuvent reconnaître les « vrais » rapports entre les hommes, rapports enfouis sous la forme-marchandise (ibid., p. 211). Marx affirme lui aussi que le noyau de la formation sociale est voilé. Mais ce noyau structurant, c'est la marchandise elle-même comme forme de rapports, et non pas un ensemble de rapports existant « derrière » la marchandise.
  J'étudierai comment l'analyse de Marx implique aussi que le type de conscience qui renvoie au-delà du capitalisme est lié au caractère d'objet que revêt le travail humain immédiat à l'intérieur du procès de production. Cependant, la nature et les possibles conséquences de cette conscience sont différentes de celles de l'approche de Lukács. Pour Lukács, le prolétariat se réalise en tant que Sujet de l'histoire en reconnaissant et en abolissant sa détermination sociale comme objet du capitalisme ; pour Marx, le prolétariat est un objet et un appendice du capital — un objet qui est et demeure le présupposé nécessaire du capital, même lorsque ce présupposé devient de plus en plus anachronique. La possibilité que Marx cherche, c'est l'auto-abolition du prolétariat ; cette classe n'est pas le Sujet de l'histoire et ne saurait le devenir. 

* Titre Vosstanie

Extrait du livre de Moishe Postone Temps, travail et domination sociale : Une réinterprétation de la théorie critique de Marx, Mille et une Nuits, 2009. p 404-406.

lundi 12 septembre 2016

Philosophie de la praxis Marx, Lukács et l’École de Francfort de Andrew Feenberg (Parution)

Philosophie de la praxis 
Marx, Lukács et l’École de Francfort 
-
Andrew Feenberg





Le jeune Marx appelait à une « réalisation de la philosophie » par la révolution. Celle-ci est ipso facto devenue un concept central du marxisme, ce que Lukács et l’École de Francfort ont approfondi chacun dans sa perspective. Ces penseurs ont fait valoir que les problèmes philosophiques fondamentaux sont, en réalité, des problèmes sociaux, mais conçus de manière abstraite.

Philosophie de la praxis retrace l’évolution de cette proposition importante dans les écrits de Marx, Lukács, Adorno et Marcuse. Il en ressort que ce thème non seulement doit rester central dans les débats entourant la théorie marxiste, la philosophie continentale et la technique, mais offre un angle fécond pour aborder la crise de la rationalité actuelle, que l’on a par trop négligée. 

Lux Editions 2016 - 544 pages . Traduit de l'anglais par Véronique Dassas et Theodor Weisenstein


TABLE
   
Préface
Introduction
Marx et Lukács

CHAPITRE 1 – La philosophie de la praxis
Les antinomies
Ontologie ou histoire
La dimension normative
Métacritique
La réalisation de la philosophie
  
CHAPITRE 2 – Les exigences de la raison
Les fondements déontologiques de la révolution
L’antinomie entre raison et besoin
L’agent de la révolution
La révision du concept de raison
De Marx à Lukács

CHAPITRE 3 – Métacritique du concept de nature
Le concept de nature chez Marx
Marxisme existentiel
Athéisme épistémologique
   
CHAPITRE 4 – Réification et rationalité
La culture et la crise de la rationalité
La réification comme catégorie sociologique
La réification en tant que concept ontologique
Forme et contenu
Réification et raison
   
CHAPITRE 5 – La réalisation de la philosophie
L’héritage de la philosophie classique allemande
Philosophie et pratique
La relation réifiée entre théorie et pratique
De Kant à Hegel
La dialectique historique de Hegel
Le principe de pratique
Médiation
La dialectique de la réification
L’antinomie entre société et nature
   
CHAPITRE 6 – La controverse sur l’identité sujet-objet
Les critiques
Lukács et Fichte
Conscience contemplative et conscience transformative
Histoire naturelle
Universalisme de la méthode
Le «constructivisme» de Lukács: objections et réponses
  
CHAPITRE 7 – De Lukács à l’École de Francfort
L’École de Francfort
Formes de la rationalité
Participation à la nature
La critique rationnelle de la raison
Théorie et pratique
La possibilité d’une alternative
  
CHAPITRE 8 – La dernière version de la philosophie de la praxis
La phénoménologie de Marcuse
La libération de la nature?
De la psychologie à l’ontologie
Science et technique
La science innocente?
La réconciliation avec la nature

CHAPITRE 9 – Pour résumer la philosophie de la praxis et souligner son importance
La structure de la théorie
La dialectique de la raison et de l’expérience
Praxis transformative

ANNEXE – L’unité entre théorie et pratique
    Structure et capacité d’agir
La conscience de classe comme idéal-type
Les médiations
  
Bibliographie

Index des noms propres
Index des notions
Table