mardi 18 juin 2019

Dans la rubrique ce que n'est pas le communisme (1)

Dans la rubrique 
ce que n'est pas le communisme (1)


De la gauche dite “radicale” en passant par l'extrême gauche jusqu’aux anarchistes il y a comme un consensus sur un mot d’ordre qui pose un sacré problème ou plutôt une ligne de fracture qui touche à la critique de l’économie politique et dont les conséquences ne sont pas des moindres au niveau de la philosophie de la praxis. C'est la question du slogan de la “redistribution des richesses”.
Toute cette gauche du capital s’imagine sous le drapeau national de la “justice sociale” qu'il s'agit de partager les parts d'un gâteau pourri. En cela, elle enfourche (malgré elle ?) les litanies assénées par les capitalistes qui nous font savoir régulièrement que le “gâteau” n’est pas assez gros pour être redistribué équitablement, tout en indiquant qu’il pourrait l’être à condition de fournir plus d’efforts, c’est-à-dire d’accroître le niveau d’exploitation général.
Les dissertations sur la taille de la part de ce gâteau ne semblent pas être remises en questions ou bien explorées dans les ingrédients mêmes qui le compose et qui sont toujours avariés.
Tout cela laisse entendre que la gauche du capital s'imagine que la taxation (verte) du pillage des ressources planétaires, des ventes d'armes, de l'industrie, du luxe et des mafias, de la finance “régulée” (sans paradis fiscaux !), des produits polluants, que de toutes les taxes donc elle pourra en tirer une juste ponction pour compenser “l’injuste” ou le misérable ou pour équilibrer sa répartition des “richesses” à “redistribuer”.
Pour s’en convaincre s’il faut encore et encore questionner de quelles “richesses” on nous parle, on se doit aussi une nouvelle fois de dire comment elles sont ‘générées’.
Elles le sont par l’exploitation, la domination, le contrôle, la répression, les meurtres, par la misère et la pénurie organisée, faussement structurées par le chaos de la production capitaliste et la division internationale du travail.
Tant que nous ne sortirons pas de cette approche, de ce slogan erroné, il reste certain que nous n’aborderons jamais correctement la résolution de la question sociale sans parler ici de ce que ne peut pas être le communisme.
Il n’est jamais également abordé dans cette approche les critiques des hiérarchies, du travail, de la séparation d’avec les moyens de production, de la spécialisation, du militarisme et de l'enfermement sous toutes ses formes (religieux, frontières, identités et autres espèces de prisons).
On peut effectivement rêver de taxer sans fin les “riches” et le capital pour compenser nos dégradations de nos vies, mais encore faut-il que cela soit possible.
D’ailleurs ne sous-consommons-nous déjà pas en séries des d'ersatz frelatés dans des conditions insupportables ?
Tout ceci, n’est-il que la conséquence de notre impossibilité à mettre en actes nos combats parce que l’horizon ne fait que s’affirmer de plus en plus sous les signes des théories de la catastrophe et de la peur ? 
La gauche du capital ne pourra jamais nous proposer autre chose que de nous mettre sous sa lugubre et vieille banderole, c’est-à-dire celle de la marchandise, autrement dit celle de l’aliénation généralisée dont elle tire un certain profit (il en va de même sous sa forme tiers-mondiste) mais cela, il semble que certains fassent semblant de l’oublier régulièrement pour tenter de gratter des miettes des miettes des miettes des miettes….