ÉMISSION
du vendredi 24 Août 2018 à 21h
CONTRE LA POLITIQUE
du vendredi 24 Août 2018 à 21h
CONTRE LA POLITIQUE
avec
Les Habitants de la LUNE
sur Radio Vosstanie !
Autour de l'ouvrage de Maresia Dalua
Pas un seul cheveu blanc n’a poussé sur nos rêves.
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EXTRAIT
Si tu veux qu’une chose dure,
Construis-la en partant du cœur.
Construis-la en partant du cœur.
Le capitalisme est un désert. Encombré d’une immense accumulation de marchandises, sans doute, mais un désert quand même. Un désert en carton-pâte. Sans dunes, dépouillé de ses plantes et de ses animaux, vidangé de son sable et dont on a vendu toute la féérie, ôté toute vie. Un désert existentiel dans lequel l’achat et la vente de la force de travail définissent l’essentiel des perspectives de l’humanité. On n’y vit donc pas grand-chose quand on est un sans grade, pris au piège de la normalité... La précarité. Une vie en viager. La peur du lendemain. Des relations vides et superficielles, construites sur l’obligation professionnelle de se méfier du concurrent. Des sourires tordus par l’habitude de faire semblant. À part ça, rien. L’humiliation du réveil matin. Et puis quelques achats compulsifs dictés par les maîtres du marché tout au long d’un absurde parcours vers une hypothétique pension. Rien. Juste une succession de crises, puis de guerres, puis de reconstructions... Un lieu de conflit sans âme.
Le capitalisme est ce désert où l’air des riches est irrespirable et le silence des pauvres, infernal. Pour y survivre, il faut croire aux mirages et ramper. Ou alors planter fermement ses deux pieds dans le sol, redresser la tête et le tronc, et telle une horde de cactus têtus, allonger tous ensemble nos bras vers le ciel, pour crever les nuages et faire éclater l’orage.
Quand on vit dans le désert depuis trop longtemps, on n’attend qu’une seule chose. La pluie.
Dans le désert, la pluie, c’est la révolution. En un clin d’œil, tout se transforme. L’aridité des rapports sociaux recule brusquement sous des torrents rafraîchissants de passion et d’humanité. La pluie trace de nouveaux sillons sur le vieux disque rayé des illusions. La chape de plomb du silence se brise sous les assauts d’une formidable énergie toute fraîche. Nos vies se gorgent d’une eau qui nous métamorphose en autant d’arbustes têtus, bientôt arbres à palabre, et dont les branches devenues des doigts, indiquent résolument l’assaut au ciel. Les cactus eux-mêmes, et leurs grands bras épineux, semblent maintenant nager sur la ligne d’horizon. Tout à coup, l’idéologie se noie. Il pleut du réel. Et dans l’air, il y a comme une sensation de légèreté qui confère enfin du poids à l’existence, une densité qui donne des ailes. Cette pluie enfin là, éclipse le désert marchand et ses pitoyables mirages. La révolution, c’est l’exploité qui respire et ferme enfin la gueule aux bourgeois. C’est le prolétariat qui se bat pour ne plus jamais être prolétariat. C’est plus fort que le printemps. Un peu partout, apparaissent des points d’eau autour desquels on se regroupe. Des oasis. Mais pas comme on l’entend habituellement. Pas de faux paradis repliés sur eux-mêmes ni de forteresses romantiques. Non, plutôt des points d’appui, des communautés de lutte, des espaces de fête et d’action où propager l’eau. Des lieux chaotiques où la pluie et ses amoureux se concentrent et s’organisent pour généraliser la révolution, envisager la communauté enfin humaine et transformer inexorablement toute la planète en une immensité toujours plus fertile et vivante...
Le capitalisme est ce désert où l’air des riches est irrespirable et le silence des pauvres, infernal. Pour y survivre, il faut croire aux mirages et ramper. Ou alors planter fermement ses deux pieds dans le sol, redresser la tête et le tronc, et telle une horde de cactus têtus, allonger tous ensemble nos bras vers le ciel, pour crever les nuages et faire éclater l’orage.
Quand on vit dans le désert depuis trop longtemps, on n’attend qu’une seule chose. La pluie.
Dans le désert, la pluie, c’est la révolution. En un clin d’œil, tout se transforme. L’aridité des rapports sociaux recule brusquement sous des torrents rafraîchissants de passion et d’humanité. La pluie trace de nouveaux sillons sur le vieux disque rayé des illusions. La chape de plomb du silence se brise sous les assauts d’une formidable énergie toute fraîche. Nos vies se gorgent d’une eau qui nous métamorphose en autant d’arbustes têtus, bientôt arbres à palabre, et dont les branches devenues des doigts, indiquent résolument l’assaut au ciel. Les cactus eux-mêmes, et leurs grands bras épineux, semblent maintenant nager sur la ligne d’horizon. Tout à coup, l’idéologie se noie. Il pleut du réel. Et dans l’air, il y a comme une sensation de légèreté qui confère enfin du poids à l’existence, une densité qui donne des ailes. Cette pluie enfin là, éclipse le désert marchand et ses pitoyables mirages. La révolution, c’est l’exploité qui respire et ferme enfin la gueule aux bourgeois. C’est le prolétariat qui se bat pour ne plus jamais être prolétariat. C’est plus fort que le printemps. Un peu partout, apparaissent des points d’eau autour desquels on se regroupe. Des oasis. Mais pas comme on l’entend habituellement. Pas de faux paradis repliés sur eux-mêmes ni de forteresses romantiques. Non, plutôt des points d’appui, des communautés de lutte, des espaces de fête et d’action où propager l’eau. Des lieux chaotiques où la pluie et ses amoureux se concentrent et s’organisent pour généraliser la révolution, envisager la communauté enfin humaine et transformer inexorablement toute la planète en une immensité toujours plus fertile et vivante...
Playlist
Cascading Celestial Giants - Drexciya - Grava 4 (Intro)
The Clash - Charlie Dont Surf
Bosser Huit Heures - Trust
Jean Patrick Capdevielle. Quand tes dans le desert.
Oberkampf - au présent
Everybody knows - Leonard Cohen
West Coast Pop Art Experimental Band - Suppose They Give A War and No One Comes
Depeche Mode - Wheres the Revolution
Mécréant - Daniel Hélin
H-F Thiéfaine - Lhomme politique, le roll mops et la cuve à mazout
Eddy Mitchell - Société Anonyme
Bérurier Noir - Vive le Feu
Breathe - Pink Floyd
Jacques Marchais et ou Vanessa Hachloum - La vie secoule la vie s'enfuit (fin)
Références
La ballade du temps passé
guerre et insurrection, de Babeuf à la Commune
Philippe Riviale
[EXTRAIT]