Affichage des articles dont le libellé est l'extrême-gauche-de-la-saloperie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est l'extrême-gauche-de-la-saloperie. Afficher tous les articles

mardi 6 novembre 2018

[EN TÉLÉCHARGEMENT] Pour une critique de l'Idéologie Boulangère (2e édition PDF)

Pour une critique de
l'Idéologie Boulangère
Décroissants de la brioche et une Rolls! 
 2ème édition revue et augmentée

https://www.mediafire.com/download/v8xn7cyr9l52eo6

2ème édition revue et augmentée 


ÉPIGRAPHE

La société capitaliste contemporaine lèse les intérêts de l'intelligentsia, que celle-ci soit ou non partie prenante du système et en outre l'humilie en la plaçant sous la dépendance des capitalistes. Ressentant son humiliation, l'intellectuel se rebiffe et va s'adresser aux esclaves du travail manuel, toujours prêts à se rebeller, en s'efforçant de leur prêcher la révolution, [...] lorsque le progrès bourgeois stagne. Cependant, comme il ne souffre pas pour les mêmes causes, ni de la même manière que l'ouvrier il ne propose à celui-ci que des plans de lutte tels qu'ils permettent d'éliminer immédiatement les causes de son propre mal, sans pour autant apporter quoi que ce soit au «camarade » ouvrier qui le suit, mis à part la promesse d'un meilleur avenir. Les exigences qui ont mû les ouvriers sont toujours inévitablement remises, par l'intellectuel, à plus tard, laissées de côté, pour le « futur ».
Jan Waclav Makhaïski


Mais, de même qu’il y a des besoins corporels dont tout un chacun peut et doit s’occuper par lui-même, il existe aussi des objets du savoir qu’il est indispensable que tous connaissent et qui ne ressortissent, pour cette raison, à aucune science spécialisée particulière. La faculté de penser humaine est un objet de cette espèce : la connaissance, l’entendement, la théorie qui s’y rapporte ne peuvent être abandonnées à aucune corporation.



*

« Quand la dernière solution à la mode proposée, et prônée, n'est autre que d'être un animateur à mégaphone, un boutiquier alternatif équitable ou un épicier radicalement bio et autogéré;

Quand la frugalité, l'éloge de la « simplicité volontaire » et les traités « Maussiens » sur le renoncement au quantitatif s'affichent dans de nombreuses librairies radicales, c'est que la soumission à l'ordre dominant s'annonce des plus fantastique.

L'éloge du qualitatif dans la société capitaliste n'est ni plus ni moins que le retour de l'Homo - œconomicus qui revient par la fenêtre!

L'audience des discours, leurs diffusions, n'est pas sans nous faire penser que le prochain « serrage de ceinture » sera pour le prolétariat ! Qui, c'est bien connu, ne s'achète que des écrans plasma avec ses 900 euros.

Il n'y a qu'un pas pour penser que l'idéologie qui vient est toujours l'idéologie de la classe ascendante, c'est à dire celle qui annonce la prochaine offensive contre les exploités
».

TÉLÉCHARGER 

Compil de textes Vosstanie 120p.

dimanche 1 novembre 2015

MARCHE AU PAS ! (Collectif Identité j't'emmerde)

MARCHE AU PAS !

A priori, condamner une « marche de la dignité et contre le racisme », c’est être du côté des indignes et des racistes. C’est un peu comme approuver la faim dans le monde, l’injustice, la guerre, les crimes policiers… Cette manifestation n’est pourtant qu’une grosse arnaque qu’il faut dénoncer. Afin de s’en rendre compte, il est d’abord indispensable de refuser de céder à l’émotion ou au chantage de faire le jeu du racisme d’Etat. Il s’agit ensuite de se pencher sur les registres idéologiques, les pratiques et les visées politiques des organisations et personnalités signataires de l’événement (idiots utiles mis à part). Le constat est alors sans appel : ceux qui nous haranguent ici sont des charognards identitaires, des coteries politicardes, des businessmen, des valets arrogants de la domination de classe. Dans les traces des liquidateurs de la lutte du prolétariat, ces avides candidats à l’encadrement du troupeau nous appellent à marcher au pas d’un capitalisme revigoré grâce à l’instauration d’un multiculturalisme auxiliaire du déchainement marchand. Voyons ça de plus près…


Une marche dans les pas des saboteurs de la lutte des classes

Les prolétaires les plus pauvres d’origine immigrée subissent des discriminations de toutes sortes, à l’embauche, au logement, de même qu’un surplus de violence policière débouchant régulièrement sur l’assassinat. Beaucoup habitent dans des zones urbaines de relégation que l’Etat désigne sous l’insipide formule de « quartiers ». Une oppression spécifique à l’encontre d’une combinaison entre origine géographique et classe sociale est ainsi bel et bien à l’œuvre, il serait stupide ou franchement réactionnaire de le nier. Les partisans de la « marche » considèrent que ce particularisme n’est qu’une forme de continuation du système colonial, qu’il faut supprimer par un combat « décolonial ». 

1) Leur diagnostic est pourtant faux : Durant les 50 ans qui nous séparent des derniers accès à l’indépendance des anciennes colonies, les capitalistes ont opéré un écrasement des salaires (directs et indirects) à l’échelle mondiale. Les travailleurs ex-colonisés ont représenté une main d’œuvre peu formée et bon marché. Leur émigration en France a donc eu lieu dans le cadre général d’un rapport salarial défavorable au prolétariat, ce qui a permis au patronat de maintenir la situation de ces exploités, de leurs familles, dans le cœur du processus de dégradation généralisée des conditions de vie. Substituer à cette analyse celle du « racisme d’Etat », c’est occulter la responsabilité des capitalistes en déplaçant le problème sur le terrain inoffensif de la morale. 2) Leur remède est empoisonné : plaquer le colonialisme sur la situation actuelle des prolétaires des quartiers conduit les « décolonialistes » à ériger les mouvements de libération nationale en modèles. Ils se gardent bien d’expliquer pourquoi ces forces politiques, dès leur victoire, ont toutes instauré des dictatures, et qui plus est très complaisantes avec l’ancien colon. Plusieurs de ces régimes se sont instaurés sur les charniers des prolétaires révolutionnaires qui s’activaient à transformer la lutte anticoloniale en révolution sociale, notamment au Vietnam ou en Algérie. Ce mensonge qu’avancent le PIR et autres autodésignés « indigènes » permet d’épargner la bourgeoisie en vantant une alliance avec elle, par l’intermédiaire de ses représentants « non blancs ». C’est aussi un point de connivence avec les survivances des bureaucraties staliniennes que sont le PCF et autre NPA. Ce n’est pas le seul.

Une marche au pas identitaire.

Les organisateurs de cette manifestation ne s’arrêtent pas à des analyses erronées et de fausses solutions. Ils participent activement à répandre la lèpre identitaire parmi les prolétaires, ce qui arrange la bourgeoisie dont l’une des stratégies permanente consiste à diviser les exploités pour mieux les soumettre. Bouteldja se satisfait publiquement que plus personne ne parlerait de classe sociale dans les « quartiers ». Une telle affirmation en dit long sur la caution que cette hipster homophobe, racialiste et intégriste religieuse porte à l’ordre en place. C’est aussi là le but non déclaré de la nébuleuse identitaire dont elle fait partie : chasser la conscience de classe pour mieux fabriquer une identité religieuse, raciale, culturelle, sur laquelle les filiales françaises de l’organisation d’extrême-droite la Confrérie des Frères musulmans (CMF, UOIF, et dont l’une des stars est Tariq Ramadan) ainsi que toute une petite bourgeoisie électoraliste et pro Union européenne comptent capitaliser. L’identité est dès lors une véritable geôle que vise à régenter de nouveaux interlocuteurs de l’Etat. Ce système fonctionne déjà aux USA ; d’où la présence à cette manifestation de différents universitaires américains, émissaires d’un modèle multiculturaliste. Le schéma de récupération des luttes qui se dessine est alors le suivant : faire des oppressions spécifiques des foyers d’affirmation communautaristes, dont la gestion est économiquement rentable (l’essor du marché de l’identité religieuse et culturelle en est la traduction) et pourvoyeuse de pacification sociale (des habitants qu’on invite à se percevoir avant tout en tant que membre d’une communauté d’identité, en quête d’intégration à la bonne marche capitaliste). Tout cela est curieusement conforme aux préconisations de la Commission européenne en matière de rapport des institutions avec les religions mais aussi de « gouvernance » à partir des principes de subsidiarité et de « démocratie participative ». Peu importe qu’au passage des discours et des organisations d’extrême-droite soient de la partie.


Une marche au pas capitaliste.

En 2012, EELV, le PCF ainsi que le NPA ont tous appelé à voter pour François Hollande alors que n’importe qui pouvait facilement savoir qu’il appliquerait à l’identique le programme d’un Sarkozy vainqueur, c'est-à-dire une politique de guerre impitoyable contre les prolétaires. Ce sont ces partis politiques ou certains de leurs membres de gauche, ainsi que des directions syndicales leur étant affiliées, telles que SUD, qui appellent à défiler le 31 octobre avec les racialistes du PIR et les intégristes religieux (dont certains sont habillés en rappeurs). Hormis le soutien électoral qu’ils ont apporté au PS au second tour des élections présidentielles, ces formations politiques appliquent sans vergogne l’austérité (autre mot pour la régression sociale) dans les collectivités territoriales qu’elles gèrent, tout en feignant de la pourfendre. Avec un zèle à faire pâlir la droite et l’extrême-droite, elles mettent également en œuvre les grands projets de rénovation urbaine et institutionnelle, comme la métropole du Grand Paris, dont commencent déjà à pâtir les populations pauvres et les agents publics. Comme par hasard, beaucoup de leaders de collectifs (comme les « collectifs citoyens ») présents à la manifestation ont joué de leur appartenance au quartier, pour tenter de contrer le fort abstentionnisme qui y prévaut et faire voter au final les habitants en faveur des partis qui aujourd’hui les dépouillent.


Cette « marche » n’est qu’une écœurante démonstration de mise au pas du prolétariat. Ce sera sans nous.


Collectif Identité j't'emmerde

mardi 20 octobre 2015

L'indigente Nouvelle Droite

L'indigente Nouvelle Droite
Réflexions sur les morts-vivants et le commerce de cadavres.





L'offensive menée par la Nouvelle Droite depuis 68 et dont les polémologues en chambre, portes plume journaleuses sont le plus souvent le fruit du déclassement de la petite bourgeoisie, n'ont finalement pas été d'une grande originalité. Au delà d'un travail de camouflage de concepts, ils demeurent l'aile pourrie nationale/européenne/régionale socialiste crétine la plus magnifiquement inerte de notre temps.

En petits entrepreneurs de leurs pensées, qu'ils monnaient misérablement d'allégeances dans des fanzines sur papier glacé (quel gâchis pour le papier), Ils sont toujours prompts à montrer leurs caboches de jeunes vieux sur internet pour y asséner un sous-verbiage radicalement superfétatoire, mâtiné le plus souvent d'un empirisme à faire se dissoudre le reliquat d'ossements du seigneur de La Palice.

Leurs attitudes simiesques ont tout de la récupération et du parangonnage intellectuel, démarches typiques des entreprises capitalistes et des techniques marketing.

Mais pour être plus précis, il faut souligner que la conceptualisation de cette "stratégie" historique n'est que le fruit honteux et peureux d'une infécondité congénitale propre à la Nouvelle Droite.

Produit du ressentiment et du réactif, c'est la signature d'une impossibilité créative, le propre de l'esprit réifié et peine à jouir. Un trait typique du conservatisme qu'ils tentent de déguiser en "subversion", concept qui ne dit surtout rien de la remise en cause des pouvoirs et des hiérarchies, tant ils adorent faire les toutous des Rex, chefs et individus qui moulinent du bras, ceci tout en travestissant leur servilité en machiavélisme... de bidet.

Finalement on pourrait même pousser notre analyse en affirmant la défaite historique de ce courant enfermé dans son obsession morbide des origines, son culte débile des racines, sa névrose des essences, ceci parce que rien n’émerge de clair et de franc et que nul horizon ne peut se dégager un seul instant d'un nez collé au cul de la matrice ou des effluves issues de la décomposition placentaire dont ils aiment disserter jusqu'à la nausée.

Toujours en retard d'une récupération ils furent guévaristes après la mort du faussaire communiste Guevara, tiers-mondiste après que la caravane ne soit passée, et s'encanaillent toujours de proudhonneries quand même les anarchistes intelligents hésitent à s'en revendiquer tant sa critique du capitalisme (à autogérer) fait maintenant bien rire dans les chaumières.

Les tentatives d'annexion par la Nouvelle Droite de différents courants qui se trouvent du coté, quoi que l'on en dise, d'un certain universalisme progressiste, c'est à dire d'une espérance dans une certaine perfectibilité sociale et humaine, restent toujours conditionnées à la fois par les limites intrinsèques de leur philosophie politique, et comme nous le disions aussi par la posture d'un corps (physique et doctrinal) qui s'évertue systématiquement à regarder du coté de son nombril, voire même de son anus pour savoir si, Oh ! malheur, ils n'auraient pas été déféqué. (Il suffit de voir à ce sujet les délires et l'importance qu'a pris le débat sur l’inexistante théorie de genre ou le mariage homosexuel)

Toujours conditionnée par cette compulsion de classement héritée d'un certain aristotélisme usé, la psychopathologie de l'esprit réifié ne fait qu'alimenter une conception du monde toujours ouvertement élitiste et hiérarchique ou la “nature humaine” flotterait au dessus de la sombre et indécrottable, et noire caverne humaine. Ceci aux seules fins de promouvoir une certaine défiance/haine de l'autre, ontologiquement inférieur et susceptible de souiller une pureté originaire source de toute les réconciliations communautaires et holistique, il va sans dire.

L'espace humain (la géographie / la planète) de la Nouvelle Droite se trouve alors pétrifié selon les mêmes modalités intellectuelles ou le mythe a remplacé l'histoire. Quand l'approche se fait pseudo-historienne elle fait appel, ou aux grands hommes ou à des catégories hypostasies et mono-causales. Alimentées par une métaphysique de la chute et de l'impure, toujours sauvées in fine par le "génie" national ou l'esprit de la région-nation, voire l'Europe pour ceux qui se croient les moins crétins.

Les clins d’œil de mère maquerelle de la Nouvelle droite aux courants libertaires, dans l'acception la plus large, plus que déstabilisateurs et porteurs d'une stratégie de la confusion (il ne s'agit pas ici de baisser la garde sur les ponts, passerelles et lianes), doivent plus être vus comme leur propre confusion stratégique et marquent définitivement la Nouvelle Droite du sceau de l'infertilité génétique.

Ou par exemple, l’intérêt de la Nouvelle Droite pour l'anti-utilitarisme certainement alimenté parce ce que porte en lui ce courant, à savoir une sorte de troisième voie (si chère aux Nationaux Révolutionnaires Socialistes) mais aussi sa critique de l'utilitarisme ...."marxiste". Autre obsession historique de la Nouvelle Droite.

On pourra aussi penser particulièrement ici au cas de J-C Michea comme bourricot de Troie soit disant “libertaire” (1) dissertant au nom de l’anti-utilitarisme sur l’aménagement possible d’espaces marchands dans un monde “communiste” et à ses dissertations dont les interminables scolies xénophobes s’articulent de références sibyllines ou plus franches à l’univers des néo-droitiers. 

Il en est de même pour Castoriadis ou plutôt du Castoriadisme post Socialisme ou Barbarie, ceci pour sa critique du marxisme et de la conception matérialiste de l'histoire, qui a développé à la fin de sa vie une logorrhée autour de la psychanalyse des mythes si chère aux néo-droitistes.

Si la Nouvelle Droite regarde ces dernières années du coté des Décroissants, aidée en cela par quelques regards bienveillants, c'est que ces derniers viennent alimenter des thématiques historiques de ce courant, comme une critique du “matérialisme” (compris comme critique minimale et romantique de l'argent, des banques) , un ascétisme expiatoire et sacrificiel "volontaire" propre au judéo-christianisme sécularisé, au nom d’un bricolage spiritualiste hérité de curés défroqués mais toujours religieux. Pour un dépassement de l'ici bas par un retour à l’ici et maintenant, forme achevée et paradoxale de dépolitisation. Mais aussi un néo-malthusianisme pour les Autres, qui cache mal (pour la Nouvelle Droite) son éthno-differencialisme, c'est à dire son racisme new-look.

La possible annexion de positions politiques se révèle bien facile, aidés qu'ils sont d'ailleurs par les thématiques agitées généreusement, mais sans fond, (d'un point de vue de l'économie politique qu’ils n’arrivent pas à structurer par rapport à une fin) par le discours de la re-localisation des échanges et de la dé-mondialisation, du cénobitisme hygiéniste et esthétisé, et par le culte des relations "authentiques" avec les "vrais gens". Bien sûr tous cela sent le roquefort rance, l'esprit de cloché, et la "terre qui ne ment jamais".

Les drapeaux et les frontières de l'Europe blanche gréco-romaine (pour les plus païens), revivifiés de valeurs viriles et guerrières ne sont jamais très loin, surtout à pieds, puisque vous avez banni la voiture et les technologies corruptrices de votre quotidien augmenté.

En lecteurs honteux de Marx, ils alimentent aussi leurs critiques des courants les plus pessimistes de l'hétérodoxie marxiste qui furent les plus violemment anti-marxistes au sens idéologique, et paradoxalement les plus nihilistes comme les qualifiait déjà Lukács.

Un certain regard porté par la Nouvelle Droite, par exemple du coté de la théorie critique de la valeur et ses théoriciens est, comme toujours, alimentée par les dénégations systématiques des classes et de leur conscience, des luttes prolétaires "ces racailles, barbares, narcissiques qui creusent l'abîme et qui ne souhaitent que consommer"  (pour la transformation du réel et l'abolition de la société de classes) mais aussi par un pessimisme que le courant de la critique de la valeur porte de manière immanente de par son approche catastrophiste élitiste-intellectualiste de la critique du capital.

Qui peut-être très aisément interprétée comme décadence par extension, comme un signe de décadence “civilisationnelle”. Une aubaine pour les apôtres de la restauration.

Certains "théoriciens" de la valeur s’autorisent d’ailleurs depuis quelques temps à un retour au psychanalysme freudien, dont les références vont de R-D Dufour jusqu'à Ch. Lasch, avocats de l'idéologie Œdipienne et de la famille. Du pain bénit pour les “anti-mariage pour tous”. 

Mais aussi vers des théoriciens d'une certaine ultra-gauche dont la déception et les attentes messianiques contrariées ce sont transformées en mépris et en xénophobie. Les artifices langagiers ni feront rien, entre la bêtise aristocrato-maximaliste et la pauvreté radicale psalmodiée, se cachent le plus souvent une vraie misère.

Que dire de la spirale entretenue par les petits profs de l'extrême-gauche-de-la-saloperie  "identitaire" et "religieuse" qui se vantent de vouloir ré-injecter les mots "races", "peuples" ou "nations" dans le lexique de l'émancipation ? (2)

L'abandon de l'optique prométhéenne du communisme a cédé le pas à un mécanisme théorique (3) que serait la loi de la valeur, une sorte de fatum qui, au-delà du jardinage théorique et de la traduction des signes des temps, réduit les portes de sorties au chat de l'aiguille des épiciers.

La déconnexion évidente des milieux "théoriciens" de ces courants d'avec le réel n'est certainement pas étrangère à cette petite affaire, dont se fout d'ailleurs l'ouvrier chinois en grève ou l’exploitée angolaise.

Il faudra un jour analyser plus précisément si certains marxistes “non-traditionnels” ou qui se veulent "critiques" des aliénations (mais pas des leurs !), à force d'avoir côtoyé de trop prêt leur objet d'étude, n'ont pas fusionnés avec celui-ci, au point de ne devenir que de vulgaires chroniqueurs du capitalisme, c'est à dire des économistes sous payés du business de l'éternelle parousie en cours. Plus certainement les promoteurs d'une  auto-entreprise bien comprise.

Toujours est-il que la Nouvelle Droite se trouve confrontée à une boucle qu'elle est incapable de boucler. Sa critique de la valeur ne va pas jusqu'au bout de la critique du fétichisme de la marchandise. Toujours empêtrés qu'ils sont dans une pathétique dénonciation de la "financiarisation" et de " la loi de l'argent" ou de “l'oligarchie trans-nationale” comme de vulgaires frontdegauchistes ou ce con de Georges Valois. Il leur est impossible de concevoir la dissolution de tous les fétiches surtout de ceux qu'ils agitent frénétiquement (Race, Frontières, Nations-Régions, Europe, Peuples, État, Sang, Pureté, Force, Origines etc...).

Cette impossible compréhension est le fruit du culturalisme et de l’idéalisme, déguisé en concept fumeux et déjà ringard de méta-politique. Cette stratégie aux petit pieds, reste avant tout au service de la production de demi-boucles-plus-value monnayables sur le marché des marchandises intellectuelles pour névropathes. (Mais il est toujours très difficile de nettoyer le tas de fumier sur lequel on est embourbé)

Elle accompagne surtout sa conception bourgeoise et avant-gardiste de l’activité politique pensée comme juxtaposition d'individualités, c'est à dire des vulgaires lobbyistes du moi-je. 

Cette incapacité théorico-pratique est bien sûr le signe d'une pensée-chose anti-dialectique où le mouvement du réel reste dans tout les cas bien plus révolutionnaire que toutes les abstractions fossilisées mise au service d’un petit commerce symbolique. Il est nécessaire de souligner à ce sujet que le néo-droitiste excelle dans le sous-commentaire de commentaires sans fins, aussi bien celui de l’actualité politicienne que sociétale. C’est à croire que le commerce du commentaire se révèle plus juteux qu’il n’y parait. 

La compréhension de la plasticité du réel n'est pas acceptation sans faille de celui-ci ni un opportunisme. Elle n'a pas à être mise au rencart d'une dialectique ascendante ou réconciliatrice mais doit accompagner la certitude que rien n'est posé ad vitam, que ce soit le capitalisme ou les catégories morbides qui l'accompagnent et participent de sa reproduction.

Il n'est pas tant question finalement ici de disserter sur l'indigence de la Nouvelle Droite que de réaffirmer la perspective communiste anti-hierarchique et anti-autoritaire. Celle de l'abolition de toutes les classes pour la communauté humaine Universelle, contre les récits et les médiations pré- ou pseudo-historiques

Face aux morts-vivants de la Nouvelle Droite, il est toujours possible d’utiliser quelque lance flamme théorique. Ainsi ne rien lâcher sur le concept d’Égalité, sur l’abolition de toutes les frontières pays et nations, ou patries républicaines. Combattre toutes les racisations, éthnicisations, biologisations, de la question économique et sociale. Combattre toutes les formes d’élitismes, d’aristocratismes. Les fables mythiques et téléologiques, les théories décadentistes ou de l’âge d’or.

Mais aussi par une critique réel-total du capitalisme qui ne pourra jamais être aménagé, taxé, amendé, humanisé, autogéré, ou qui devrait être moins financier, dans un seul pays ou continent La question n’est pas non plus de revenir à des formes paternalistes industrielles ou pré-capitaliste, pas plus qu’au fumeux communisme primitif.

Aussi il nous faut toujours tenir plus solidement encore l’analyse des classes, de classe, pour mieux analyser ses fractions, les recompositions de celles-ci, sans sombrer dans un sociologisme du ressentiment sans perspectives, mais qui peut nous permettre de nourrir des pratiques auto-émanciaptrices et chasser de nos rangs ceux qui s’autorisent à parler à notre place à partir de différents lieux de pouvoir. 

Et s’il arrive à la Nouvelle Droite d’utiliser des trompes-l’œil comme celui de la démocratie directe par exemple, c’est pour mieux enfoncer le clou de la démagogie des foules atomisées haineuses et son projet séparatiste qui s’accorde si merveilleusement bien avec le capitalisme. La séparation étant la condition de la reproduction du capital.

Affirmer que la destruction du monde marchand doit être totale et qu’elle doit comprendre la disparition de tous les fétiches et médiations agitées par les commerçants de la pensée pourrait suffire à clore le débat sur cette ancienne nouvelle droite.

Mais l’on ne dit finalement rien des bâtons que certains “gauchistes” “révolutionnaires”, “alter” “spécialistes radicaux” et autres “critiques du système” tendent pour qu'ils soient pris et pour qu'ils se fassent taper dessus avec un plaisir masochiste suspect. C'est peut-être finalement la question la plus importante qui doit être méditée au regard des positions que nous ne devons pas lâcher.

Notes

(1) Tout aussi "libertaire" que Michel Onfray Voir d'ailleurs le tas d'immondices qu'il a balancé ces derniers jours dans un entretient au Figaro daté du 11 septembre 2015. On nous dira que le cas Onfray est définitivement réglé depuis qu'il s'affiche ouvertement et en couverture dans la revue Eléments N°157. 

(2) Adorateurs des Chavez, Maduro, Correa et autres Bachar el-Assad. Défenseurs des éthnismes, sous couvert d'exotisme ou du "choix" d'être une "créature" voilée et "libertaire".

(3) Par extension à des explications simples et pratiques ou réactives. La défense d'un pré carré ou de niches intellectuelles qui peuvent être facilement intégrables sans trop de conséquences dans le monde universitaire. En fonction des facs l'optique sera plus culturaliste ou plus économiciste. Ainsi on ne parlera jamais de révolution.