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lundi 17 février 2020

André Prudhommeaux, un anarchisme hors norme (Parution Éditions Tumult)

« Nous croyons, pour notre part, que si l’anarchie effraye, c’est qu’elle est réellement effrayante, comme solution actuelle, pour des esprits dressés à la paresse mentale et à la servilité. 
Tant qu’elle se présente comme utopie, comme jeu gratuit de l’esprit forgeant une hypothèse, notre doctrine conserve des sympathies souriantes, parfois un peu inquiètes ; mais, que sonne l’heure de la mise en pratique, et les plus fanatiques défenseurs de l’idée en paroles pâlissent devant sa réalisation.
Disons-le donc sans ambages : la perspective de vivre sans chef, sans dieu, sans patron, et sans juge, dans la pleine responsabilité d’adultes émancipés, loin de la paternelle autorité des lois, loin de la paternelle image d’un exemple à suivre — c’est là précisément, et non pas ailleurs, qu’il faut chercher ce qui cause toute la réprobation attachée à l’Anarchie. »
(A.P., Anarchie ou succédané ?, 1947) 

Toute sa vie, André Prudhommeaux (1902-1968), anarchiste « inclassable » et toujours réfractaire envers les troupeaux, œuvrera pour la révolution sociale, seul chemin vers la réalisation de l’idéal anarchiste. De son adieu à la doctrine marxiste à la critique de la technocratie, de son rejet de l’idéologie à son effort constant pour approfondir la pensée anarchiste, de sa méfiance envers les organisations de masse (y compris libertaires) à l’intransigeance contre tout opportunisme, sa conception de la liberté partira toujours de l’individu et du combat permanent contre toute oppression et exploitation. Cela l’amènera à défendre l’incendiaire du Reichstag et à critiquer durement les fossoyeurs de la révolution espagnole, à s’opposer à toute centralisation dans le mouvement anarchiste et à œuvrer inlassablement pour un renouveau permanent de l’anarchisme. Sa plume prolifique n’était pas vouée à caresser dans le sens du poil, mais à froisser les croyances et à secouer les consciences. Ce recueil de textes de sa main n’est rien d’autre qu’un appel précieux à « l’effort constant de la réflexion ».
Éditions Tumult - 422p. 10 euros



mercredi 29 novembre 2017

Introduction à l'histoire du MOUVEMENT LIBERTAIRE AU PORTUGAL (Parution)

Introduction à l'histoire du 
MOUVEMENT LIBERTAIRE 
AU PORTUGAL
Suivi de 
Caractéristiques de l'activité fouriériste 
dans la Péninsule ibérique.

CARLOS DA FONSECA




 La première édition de cette brochure est parue au CIRA 
[Centre International de Recherches sur l'Anarchisme] en 1973.

Le deuxième texte est extrait de la revue   
Autogestion et Socialisme, Charles FOURIER, Paris: Anthropos, n°20/21 - 1972.


TABLE

1. Sources d'inspiration

(Proudhon, Reclus et Kropotkine, Le syndicalisme révolutionnaire).

2. La Première Internationale ; La traversée du désert.

3. L'expansion de l'idéal libertaire.

4. Le terrorisme révolutionnaire.

5. L'orientation syndicaliste.

6. Congrès et conférences anarchistes.

Petit répertoire de la presse anarchiste portugaise [1886-1932]

Suivi de  

Caractéristiques de l'activité fouriériste 
dans la Péninsule ibérique.

*

Éditions ArqOperaria / Vosstanie, 2017 - 60p.

*




EXTRAIT




“Considérant que la propriété individuelle, la matière première et les instruments de travail, dans l'organisation sociale actuelle, sont l'origine de la misère des travailleurs;
que l'état politique indispensable au maintien de la propriété individuelle, est la cause du despotisme, du privilège, de la division des classes, de la décomposition et de la corruption sociale;

que, en conséquence, la classe laborieuse, pour atteindre un meilleur avenir et réaliser son émancipation, doit éliminer l’État et la propriété individuelle;

que l'émancipation de la classe laborieuse ne consiste pas à usurper la ploutocratie, mais à la détruire, quelle qu'elle soit…

Le groupe communiste-anarchiste de Lisbonne se constitue indépendamment de tout parti politique, pour répandre et développer ses théories, prêcher la révolution et la liquidation sociale, comme moyen indispensable à l'émancipation des classes laborieuses. En conséquence le groupe communiste-anarchiste repousse :

1) - la légalité des moyens d'action tels que les agitations électorales ou les mystifications parlementaires;

2 ) - la légalité imposée par l’État ou la religion, à la constitution de la famille
3) - la soumission à toute autorité personnelle ou législative, absolue, mandataire
ou paternelle;

4) - le sentiment patriotique ou national, l'égoïsme de race, de religions et de langues.

Comme moyens d'action le groupe communiste-anarchiste accepte ceux que prescrivent les revendications de la personnalité individuelle et les conditions de la société :
1) – la pratique de la solidarité avec tous les groupes et tous les individus qui veulent, comme nous, détruire le système social contemporain;

2) –l'abstention du suffrage, la désertion de la caserne, la grève violente, la propagande illégale sur le terrain des faits, et tous les autres moyens qui peuvent hâter la décomposition politique et économique des états;

3) – la vigilance attentive pour profiter de toute désorganisation des pouvoirs publics et procéder à la liquidation sociale.

Et, en prévision de l'organisation future, le groupe inscrit sur sa bannière, les mots
Communisme-anarchisme”

Grupo Comunista-Anarquista de Lisbonne : Revoltado n°1, 1887

voir aussi


(Sur la révolution dite des "oeillets" ou la transition démocratique portugaise)


 Un grand merci au CIRA de Lausanne qui vient de nous communiquer certaines corrections que Carlos da Fonseca avait effectué sur la brochure. Nous éditerons d'ici quelques un nouveau PDF de l'ouvrage.

lundi 18 juillet 2016

Les flots humains n'ont que faire de vos digues...

Les flots humains n'ont que faire de vos digues...


"Les flots humains n'ont que faire de vos digues ; laissez passer les libres marées : chaque jour ne les ramènent-elles pas à leur niveau ?"

Joseph Déjacque (1857)




On pourrait se désespérer à nos époques d'être qualifiés ou même insultés par des "libertaires" de "néo-marxistes" et par des "marxistes" d'anarchistes. Ce n'est pas le cas, voila plutôt une chose salutaire !

On préférera toujours que l'on se questionne à notre propos plutôt que l'on nous colle une étiquette définitive. Il est toujours profitable que les rudiments de verbiage militant passent pour de l'ânonnage suranné. (1)

Peut-être pouvait-on naïvement penser que les références poussiéreuses allaient faire un peu de place aux interrogations qu'on ne finit jamais de numériser pour mieux enterrer les débats et les rencontres sous des tonnes de PDF.

Nous le répétons donc sans problème, nous n'aurons jamais pour ambition de marxiser l'anarchisme ou d'anarchiser le marxisme, certains s'en occupent déjà pour mieux recycler les vieux habits politicards aux couleurs délavées du folklore militant.

Renforcer le jeux des identités politiques réifiées et obsolètes c'est toujours le sport favoris de ceux qui ne se trouvent pas sur le terrain de la rencontre et de l'échange ou de la création.

Nous ne céderons jamais sur nos horizons. Dans l'univers de la pose, du buzz et du click auto-satisfait seules les positions et les pratiques tranches sur les discours circulaires.

Pour ceux qui se poseraient des questions sur notre rapport à l'Anarchisme nous répondons que l'on préférera toujours :

Joseph Dejacque, Georges Darien, Octave Mirbeau, Mecislas Golberg, Zo d'Axa, Albert Libertad à Trotsky, Sartre ou Guevara !

Toujours :

Eugène Varlin, Pelloutier, Pouget, Élisée Reclus, Errico Malatesta, Nestor Makhno, Camillo Berneri, Emma Goldman, Victor Serge, André Prudhommeaux à Lénine, Althusser ou Chavez !

Nous préférerons toujours la révolte bien comprise à bêtise "scientifique". En dernière instance nous tranchons toujours pour la bienveillance des pratiques et la générosité des idées.

Nous qui venons de l'anarchisme ! Nous nous trouvons toujours du coté de ceux qui veulent foutre en l'air et sans attendre le capitalisme et L’État, les nations et les frontières, les hiérarchies, les aliénations, les partis et les syndicats, ceux qui parlent à notre place, les parlements et les religions ainsi que toutes les formes d'assignations identitaires. (2)

Nous ne nions pas la place des individus pas plus celles des rapports sociaux de classes et c'est en tant que prolétaires organisés que nous invitons aux luttes, combats, révoltes, rencontres qui participent concrètement de la disparition de ces catégories du capital, c'est-à-dire pour le COMMUNISME.

Nous n'aurons jamais peur, honte de crier avec nos ami(es), camarades, compagnes et compagnons 
VIVE L'ANARCHIE !
 

(1) Pour nous, mais pour les "militants" de chapelles, bandes, et partis également.
(2) Politiques comprises.