vendredi 19 juin 2015

Qu'est-ce que l'Autonomie Ouvrière ?

Qu'est-ce que l'Autonomie Ouvrière ?
de Lúcia Bruno

Vosstanie propose une traduction d'un ouvrage de Lúcia Barreto Bruno édité en 1985 au Brésil. Elle sera le support d'une émission de la Web Radio Vosstanie et d'un débat sur la question posée. Il va de soi que nous ne sommes pas en accord avec certains propos, approches du livre (ambiguës sur la question de la "gestion" et "d'auto-gestion" ou de qui a à "gérer") qui a donc 30 ans. Ils posent néanmoins en creux de nombreuses questions, critiques (à faire), de manière très stimulante, dans un débat complexe. Il s'agit donc d'un écrit qui nous permettra de dégager pas mal de perspectives.

O que é Autonomia Operária - Lúcia Bruno. Editora Brasiliense - 1986 . 91p.


Qu'est-ce que l'Autonomie ouvrière ?


Introduction

De nos jours on parle beaucoup d'autonomie ouvrière. Différents auteurs ont discouru sur le sujet et les interprétations sont diverses.

Je ne prétends pas faire ici un tableau des différentes manières d'aborder le sujet. Ni, d'affirmer mon point de vue comme le seul valable. Dès maintenant je m'écarte de toute problématique qui se rapporte à une vérité éternelle, et pense que les idées d'un auteur sont toujours celles qui découlent de sa pratique sociale et non de l'humanité en général.

De plus l'autonomie ouvrière, son développement sa réalisation ne dépendent pas du débat théorique, mais des conditions objectives existantes dans la société contemporaine et de la position que chacun de nous occupe dans la pratique sociale. C'est à ce niveau que les individus s'unissent ou se séparent autour de questions cruciales de notre époque.

Nous verrons, donc, une des possibilités de penser l'autonomie ouvrière, les conditions de son développement, les limites auxquelles sa pratiquement se confronte, et le futur qu’elle nous indique.


L'Autonomie ouvrière: Une pratique de classe


Ce qui définit l'autonomie ouvrière, comme pratique sociale, c'est sa capacité à créer des relations sociales d'un nouveau genre, qui se structurent en antagonisme ouvert avec les relations sociales existantes dans la société capitaliste. Dans quel sens ?

Dans le sens ou l'autonomie ouvrière s'exprime par la pratique de l'action directe contre le capital, sur les lieux de production — épine dorsale du capitalisme. Cette action directe unifie le pouvoir de décision et d'exécution, élimine la division entre travail manuel et intellectuel, abolit la séparation entre dirigeants et dirigés, et fait cesser la représentation par la délégation de pouvoir.

Sur le terrain de l'autonomie ouvrière, le travailleur ne se fait pas représenter. Il se représente.

Il s'agit d'un processus de lutte dans laquelle la classe ouvrière s'organise et se dirige, en se différenciant des classes dominantes de leurs institutions, des pratiques et de l’idéologie d'intégration et d'exploitation. C'est une pratique qui unifie tous les fronts de lutte : économique, politique et idéologique, en ayant comme objectif final le socialisme.

L'autonomie ouvrière est une tendance très ancienne à l'intérieur du mouvement ouvrier, qui s'est manifestée aux moments le plus aigus de l'affrontement de classes. Pendant la Commune de Paris (1871), dans la Révolution Russe (1917), dans la Révolution Allemande (1918/19), dans la Révolution Espagnole (1936/39), dans le mouvement ouvrier portugais après la chute du salazarisme en avril 1974 par exemple.

L'organisation par laquelle le prolétariat en vient, historiquement, à exprimer son autonomie est le Conseil Ouvrier, où tout le pouvoir appartient aux assemblées générales de travailleurs, axe central des débats et de décisions.

J'utilise ici la dénomination de conseil ouvrier, parce qu'elle est déjà entrée dans le vocabulaire commun. En réalité ils ont existé et existent sous des noms divers : commission d'usine, commission de travailleurs, comités de grève, soviet, etc. Ce qui importe comme critère de définition c'est la structure interne de ces organisations, leurs objectifs et l'activité qu'elles développent réellement: le contrôle et la gestion de la production et de toute la vie sociale.

À ce niveau nous pouvons nous demander s'il possible à la classe ouvrière de développer un processus où elle se définit en complète rupture avec la société capitaliste comme un tout. C'est ce que nous allons examiner maintenant.

La classe ouvrière n'est pas une réalité morale, mais sociale. Elle n'a de réalité que dans la manière dont elle s'organise et cette forme est contradictoire.

D'un côté, c'est la classe organisée par le capital, dans les lieux de production, qui développe des relations que le système capitaliste impose, par les machines et une technologie déterminée. Cette logique soumet la classe ouvrière à des opérations fragmentées, qui l'éloigne de la compréhension du processus de travail et en la soumettant à une stricte hiérarchie. C'est la classe ouvrière organisée pour la production de profit dans et pour le capitalisme.

D'un autre côté, les ouvriers développent entre eux, des relations libres et collectives chaque fois qu’ils mènent une lutte directe contre le capital.

Dans ces nouvelles relations, l'égalité entre les ouvriers, dans la lutte contre le système qui les exploite, élimine les hiérarchies imposées par l'entreprise. En outre, la participation dans les réunions et les décisions collectives fait que chaque ouvrier ne s'éloigne pas de la compréhension de sa propre activité. C'est la classe ouvrière auto-organisée qui lutte pour la réalisation de ses propres objectifs.

De la contradiction entre ces deux formes d'organisation découle que tant qu'il y aura du capitalisme, l'une ne se développera pas sans l'autre. La discipline dans les entreprises suscite toujours des formes de luttes. Donc l'entreprise est le terrain premier, mais pas ultime du développement de la lutte pour l'autonomie.

A la suite de ces luttes, la classe ouvrière développe des relations sociales d'un type nouveau, auxquelles je me réfère au début, et qui structurent l'autonomie de la classe face la société capitaliste et la classe des exploiteurs.

Il s'agit de la création de nouvelles institutions sociales où se réalisent les relations établies par la démocratie directe, par la révocabilité et l'éligibilité de délégués par l'assemblée générale de travailleurs, qui auto-institue alors les conditions de développement de la société socialiste.

Dans ce sens, l'autonomie ouvrière ne signifie pas une autonomie organique, physique, en relations avec les institutions capitalistes. Elle ne signifie pas par exemple, l'autonomie des syndicats en rapports avec l’appareil d'État, ni des mouvements sociaux en relation avec les structures partidaires.

Ce que signifie bien autonomie en revanche, concerne les liens avec les modèles capitalistes d'organisation et de gestion, qui comme toujours sont hiérarchisés, centralisent les décisions et reproduisent les inégalités sociales. Comme nous le verrons tout au long de ce livre, l'autonomie ouvrière s'attache à la création d'une nouvelle réalité sociale, dotée d'institutions spécifiques qui se développent en rupture ouverte avec la société capitaliste.



TABLE

L'Autonomie ouvrière: Une pratique de classe
La lutte Autonome
Les institutions Autonomes
La dynamique du processus
Luttes revendicatives et révolution
La transformation des relations sociales dans la lutte en de nouvelles relations sociales de production.
Autogestion ouvrière et marché capitaliste.
La légalisation de la lutte
Autogestion et technologie.
Autonomie ouvrière et partis politiques
Autonomie ouvrière et syndicats
Autonomie et socialisme


Nous introduirons la brochure en la contextualisant avec deux textes et ferons toutes nos réflexions / critiques de cet ouvrage très stimulant.


TÉLÉCHARGER LA BROCHURE VERSION AUDIO 


Vosstanie propose une traduction d'un ouvrage de Lúcia Barreto Bruno édité en 1985 au Brésil. Elle sera le support d'une émission de la Web Radio Vosstanie et d'un débat sur la question posée. Il va de soi que nous ne sommes pas en accord avec certains propos, approches du livre (ambiguës sur la question de la "gestion" et "d'auto-gestion" ou de qui a à "gérer") qui a donc 30 ans. Ils posent néanmoins en creux de nombreuses questions, critiques (à faire), de manière très stimulante, dans un débat complexe. Il s'agit donc d'un écrit qui nous permettra de dégager pas mal de perspectives.


O que é Autonomia Operária - Lúcia Bruno. Editora Brasiliense - 1986 . 91p.


Voir également notre une Émission du 10/12/2017
et la publication de la brochure.




dimanche 7 juin 2015

Le "prix" des idées. A propos de Kostas Papaïoannou (1925-1981)

Le "prix" des idées.
A propos de Kostas Papaïoannou (1925-1981)*


On hésite à la fermeture de ce très sensible et court livre sur Kostas Papaioannou entre une poétique de l'amitié ou de la tragédie.

Amitiés qui se sont affirmées dans des époques troubles et dures, riches en lourds combats.

Tragédie parce que le possible "paradis sur terre" s'est transformé en une fournaise digne des Enfers.

Tout ne brûle peut-être pas en pays d’amitié, mais les idées flambes. Elles flambent et les cendres recouvrent les cerveaux cramoisis et nous serions alors condamnés à faire des ennemis de nos ennemis, "nos amis" ?

Définit comme Aronien "de gauche" ? Kostas Papaioannou défile en faveur du Générale de Gaulle le 30 mai 68. Proche de Raymond Aron qui n'avait pas plus "raison" que Sartre, il participe à certaines publications "subventionnées" par le gouvernement Etatsunien et la CIA (p.130) ou clairement fondée par un militant d'extrême-droite (la revue Est & Ouest heritier du BEIPI fondé en 1949 par Georges Albertini ) (p. 136). Sans parler ici de la revue Contre Point.

Reduire le parcours de  Kostas Papaioannou à cela serait fort réducteur et lapidaire, mais à la fin des années 70 Kostas Papaioannou se retrouve avec tous les apostats du stalinisme universitaires au séminaire de la Ve section de l'EPHE (1) 

Le prix à payer certainement pour "publier" et défendre le camp de la "liberté" ? La naïveté n'a rien à faire dans cette histoire. L'anti-communisme a été un moment une des passerelles étranges, ceci jusqu'à l'ultra-gauche. 

Par exemple le Boris Souvarine qui dénonçait "la guerre civile en France" en 1968  (p.128), n'était plus, et depuis bien longtemps celui des années de la Critique Sociale. Il publiera néanmoins avec Kostas Papaioannou à la fin des années 70 quelques ouvrages et brochures aux éditons Champ Libre ou chez Spartacus. (2)

Rien d'important peut-être, puisqu'il s'agit ici de structures éditoriales marginales et essentiellement sous contrôle d'un individu et non de groupes liés au mouvement réel.

Jamais l'Internationalisme du troisième camp (3)  et clairement anti-stalinien n'est abordé dans le livre, alors qu'il a été porté par des structures comme L'Interntationnale Situtationniste ou Socialisme ou Barbarie (et bien d'autres). Positions que Kostas Papaioannou aurait peut-être pu aborder (en son temps) dans de possibles rapprochements avec Castoriadis ? Ou avec René Vienet ? (p.129).  

Mais peut-être ne s'agit finalement ici que d'une histoire qui relève du poids de la dette en amitiés et des voies de garages de la "marxologie", toute pertinente et riche de critiques qu'elle soit.


Notes.


(1) Ecole pratique des hautes études - Annie Kriegel, Alain Besançon, plus tard en compagnie de François Furet etc...
(2) Il sera peut-être un jour nécessaire de rompre avec les hagiographies, les histoires romancée pour ado attardés.




* Kostas Papaïoannou (1925-1981) : Les idées contre le néant de François Bordes. La Bibliothèques coll. Les Cosmopolites 2015. 172p. 

jeudi 28 mai 2015

Le Féminisme illustré ou Le Complexe de Diane. 1974 (Editions Blast & Meor)

Les éditions Blast & Meor viennent enfin de publier leur première brochure :

Du Féminisme illustré.

44 pages A4 de belle tenue, avec de jolies gravures sur bois en illustration ce qui ne gâche rien, au contraire.

La première partie est constituée de l’article « Le Féminisme illustré ou Le Complexe de Diane» paru dans le journal Le Fléau social en 1974. Il est suivi d’un long entretien avec Constance Chatterley (qui signe l’article), réalisé en janvier 2015 à Paris.

éditions Blast & Meor



En savoir plus

vendredi 15 mai 2015

Lire la Révolution Allemande 1918-1923 de Chris HARMAN ?

Oui bien sûr pour les faits, les dates, le déroulement des événements, leurs ampleurs et aussi parce que les ouvrages de synthèse sur la période et en langue française sont plutôt rares ou épuisés voir trop mal diffusés.(1)

Néanmoins la problématique de Harman est celle d'un bolchevik (trostkiste*). L'absence de Parti, de "meneurs", de révolutionnaires "décidés", les trahisons des "chefs", voila toute la panoplie des justifications déployée comme entre autres causes de l'échec. Au delà de la bureaucratisation des organisations, du poids des structures, de la guerre et du contexte national et international qu'il explicite clairement.

L'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes nous répète très justement et systématiquement Harman mais le dirigeant trotskiste qu'il a été, tente aussi de justifier dans cet ouvrage son propre rôle de bureaucrate et de trouver un lien théorico-pratique entre son statut et les "masses" de prolétaires qu'il faut finalement "diriger" "encadrer" et "radicaliser" et qui doivent paradoxalement faire les choses seuls ! Il y a donc dans ce livre un bel exemple de double langage presque typique de la rhétorique des enfants du prophète. Le prix fort lourd à payer de ce "eux-mêmes" est-il l'échec comme apprentissage ? Quel poids/importance pour la "conscience " et les idées philosophico-politiques ? Que dicte la nécessité de la lutte à ceux qui veulent s'organiser ? et que doivent t-il faire au regard de ce qu'ils pensent et doivent faire ? Peut-être faut-il d'abord simplement cesser de penser les interrogations en terme d'extériorité et d'avant-garde ou de sur-stratégiser la centralité de l'organisation des "révolutionnaires" qui ouvre aussi la porte au réformisme à l'opportunisme, et finalement à beaucoup de désillusions. L'organisation de la "pureté" et la fétichisation des "chefs" ou des "masses" n'a jamais donné que de la "trahison" mais aussi son corollaire c'est à dire la fabrication d'icônes et des totems propres à l'esprit religieux.(2)

De l'ouvrage de Harman il se dégage toute de même une énergie qui nous pousse et dont le moteur est la patience et l'acuité qu'il nous faut inlassablement susciter. Car l'essentiel dans ce combat titanesque c'est aussi de durer, de ne pas abdiquer mais surtout pour ne jamais s'installer. Qu'il faille tirer des leçons de l'Histoire (ce cauchemar) c'est une évidence mais peut-être faut-il aussi s'intéresser au fait que finalement nous n'en tirons peut-être pas les justes conséquences...


Editions La Fabrique 2015. Préface de Sebastian Budgen Traduit de l'anglais par Jean-Marie Guerlin.  (En anglais The Lost Revolution: Germany 1918-1923) - Le livre en téléchargement gratuit en français au format PDF sur marxist.org.

Chris Harman est décédé en 2009 - Voir sa biographie  en début d'ouvrage et son positionnement dans le mouvement trotskiste anglais ses rapports avec Tony Cliff etc... 

(1) L'ouvrage de Pierre Broué (trotskiste) Révolution en Allemagne aux éditions de Minuit (épuisé) celui de Gilbert Badia (stalinien) chez Aden mais aussi celui de Denis Authier et Jean Barrot: La gauche communiste en Allemagne chez Payot (Coll. Critique de la politique) (épuisé) Que l'on pourra compléter par l'ouvrage d'Herman Gorter, Réponse à Lénine, Lettre ouverte au camarade Lénine, (1920). La révolution fut une belle aventure de Paul Mattick éditions L'Echappée 2013. - Ni parlement, ni syndicats : Les conseils ouvriers ! Les communistes de gauche dans la révolution allemande (1918-1922) éditions Les nuits rouges.  André et Dori Prudhommeaux Spartacus et la Commune de Berlin 1918-1919 éditions Spartacus et bien sur l'oeuvre de Rosa Luxemburg. Erich Mühsam, La société contre l'État, suivi de La République des conseils de Bavière éd. La Digitale. HISTOIRE DU MOUVEMENT DES CONSEILS OUVRIERS EN ALLEMAGNE 1919-1935 de H.CANNE-MEIER (1938) - Voir aussi le film de  Margarethe von Trotta : Rosa Luxemburg -  Alle Macht den Räten ! Tout le pouvoir aux Conseils ! Récits, exhortations et réflexions des acteurs des révolutions d’Allemagne (1918-21) 

(2) Source des cultes des personnalités, des "héros", des embaumements et finalement de l'enterrement de pensée la critique.


 

dimanche 3 mai 2015

Emission de La Web Radio Vosstanie du 2/05/2015 - Le MEXIQUE

Emission de Radio Vosstanie 
sur le MEXIQUE 

 Du 2 Mai 2015 

En rediffusion toute la journée.


Avec Pierre.

Radio Vosstanie !

Emission Animée par Travail Contre Capital  & Vosstanie





Introduction.

Humour : un peu de philologie "marxiste".
(Spéciale dédicace au pom-pom boy de la critique de la dissociation du fil à couper le beurre )
Pour une analyse plus détaillée

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THEMES développés

Présentation générale.
Economie et Conditions de vie.
Grandes problématiques que connait le pays.
Luttes sociales.
Mouvement révolutionnaire.
Du Zapatisme à la critique du Néo-Zapatisme.



291 minutes

+ du son.

Paquita la del Barrio

Lila Downs

Un corrido des Tigres

Un titre d'un chanteur célèbre, qui était aussi narco...très sentimental dans les chansons qui ne sont pas à la gloire des Capos

Un classique de la chanson sociale

Son typique du barrio des années 70-80, avec le début de l'influence cumbia...

Comme le Mexique a été pionnier du punk...

Un classique punk, qui évoque la jeunesse pauvre des années 90

Ce qui s'ecoute aujourd'hui...une variante de la Cumbia, difficile à danser, très connoté barrio / classes dangereuses

L'hymne de Oaxaca 2006

Un morceau de rap

lundi 20 avril 2015

Emission La lutte des classes au Portugal

Emission La lutte des classes au Portugal
(Sur la révolution dite des "oeillets" ou la transition démocratique portugaise)


Cette émission est dédiée aux prolétaires anonymes, aux insoumis, déserteurs, objecteurs, à ceux qui ne dissocient 
pas les moyens et les fins.


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Téléchargement
Des parties 1-2-3-4-5
durée totale 17h26 minutes

+
REDIFFUSION
Le 25 avril 2015
A partir de 7h le matin


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Emission du  6, 13, 20 septembre 2014


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 Pour la trame de notre émission nous nous inspirons de l'ouvrage de Phil Mailer.
Portugal: The Impossible Revolution ?  First published by Solidarity (London) 1977.
 Portugal: a revolução impossível ? - Porto Ed Afrontamento 1978.




1ere partie
Enregistrée le 6 septembre 2014

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Présentation
Objet et but de l'émission - A propos de Le Portugal ...? et Après ! - ArqOperaria ?
De la mémoire à l'enterrement. Nos propres limites....

Situation historique et 
données économiques de l'époque.
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La conception putschiste 
de la révolution sociale. 
Le rôle de l'armée ou la conception bourgeoise de la révolution.
Avec Charles Reeve 
(Autour de l'ouvrage édité aux Editions Spartacus en 1976) 

Voir aussi notre émission du 25 janvier 2014 
(Itinéraire bio-bibliographique)

  De la Falsification ou du Trotskisme Universitaire. À propos du livre de Raquel Varela aux éditions Agone sur le 25 avril 1974 au Portugal

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TELECHARGER LA 1ère PARTIE
227 minutes

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Sur les expériences d'auto-organisation.
Commissions de "moradores", commissions de travailleurs, commissions inter-entreprises, occupations des terres, sur le non grand-parti.

Témoignage sur les commissions 
de "moradores" et parcours de:
 José Hipólito dos Santos. 
Ancien membre de la LUAR (Liga de Unidade e Acção Revolucionária) - Des Cadernos de Circunstancia.
Acteur de la révolte da Sé en 1959 et du "Golpe de Beja" le 1er Janvier 1962.

-
TELECHARGER LA 2ème PARTIE
136 minutes


+ Itinéraire En 5 parties.

1- Premiers engagements - Seara nova et Antonio Sergio - La révolte da Sé - Golpe de Béjà, la prison.
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2 - L'Exil - de L'Algérie au Maroc.
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3 - Les Cadernos de Circunstância et Mai 1968.
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- La LUAR.
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5 - Retour au Portugal en 1974 . Des "moradores" au PRP.
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- Sur les Cadernos de Circunstância - 
41 minutes -

TELECHARGER LA 3ème PARTIE
(Les 5 parties de l'itinéraire en 1 fichier compressé)
274 minutes


Sem Mestres nem Chefes o povo tomou a rua A Revolta de BEJAFelizmente Houve a LUAR - Para a História da Luta Armada Contra a Ditadura
* 

2ème partie.
Diffusée le 13 septembre 2014


L'expérience du Journal Combate (1974-1978)
Avec João Bernardo.
Les forces "politiques" en présence.

Régressions, récupérations et limites. 
De "l'autogestion" au capitalisme d'Etat, de l'autonomie aux élections, la non-révolution culturelle, Une expérience Portugaise ? Pour une critique de la chronologie "politique".

40 ans après quelles perspectives ?
Débat et point de vue autour de "Les Portugais face à la crise - Grèves, manifestations, occupations 2010-2013 " traduit du portugais par le collectif Les Ponts Tournants et édité  par les Edições antipáticas.  Avec le GARAP.

(Discussions sur "les Portugais face à la crise" du 11 et 13 avril 2014 avec des membres du Collectif des Edições antipáticas)

Télecharger
Rencontre du vendredi 12 avril 2014 à Paris  [Télécharger]
- Rencontre du dimanche 13 avril 2014 au Rémouleur à Montreuil [Télécharger]

Conclusion de l'émission

João Bernardo, Charles Reeve, José Hipólito dos Santos, Eduardo de Sousa de librairie Letra Livre à Lisbonne, au Garap.

Mais aussi à 
Brunel, Blek, Henrique, Lino, Ben, Rosa, Anne-Emilie de Radio Panik, Manuel, Tonio, Judith et les autres....




A suivre...

Pour suivre la compilation de documentation en cours:



Photographie de José Marques

Série de cartes postales éditées sous: A Esquerda da Esquerda documentos para a História de uma
Revolução



vendredi 17 avril 2015

LES LUTTES DE CLASSE PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE de Karl Kautsky (vient de paraître)

Vient de paraître un court essai fort stimulant de Karl Kautsky "le pape du socialisme" (qui n'est pas notre tasse de thé habituellement). Nous avouons qu'il est fort étonnant voir ironique de retrouver sous sa plume cette phrase "C'est ainsi que les intellectuels bourgeois prirent possession du pouvoir d'Etat et mirent celui-ci au service de leurs théories, c'est à dire au service des intérêts de la bourgeoisie" p 79. (1) 

Kautsky se livre ici à une véritable analyse de sociologie politique et de la situation et antagonismes des classes qui n'a rien perdue de son intérêt, aussi bien pour la question dont il traite, mais aussi pour la complexité touchant aux réalités des intérêts de classe de manière générale. Si certaines questions sont entendues c'est que l'ouvrage qui date de 1889 (pour marquer le centième anniversaire de la révolution française) était destiné aux militants marxistes lecteurs de Die nue Zeit comme le précise le traducteur Jacques Hebenstreit.

Si Kautsky n'est absolument pas critique de la Terreur c'est qu'il accompagne une certainement conception de la dictature du prolétariat. Sa critique du jacobinisme si l'on peut la souligner et l'appuyer parce que juste, ne se fait que parce que "la tradition jacobine est un des plus puissants obstacles qui se soit opposé à l'apparition en France d'un grand parti social-démocrate unifié et autonome" p.92. Il n'est pas nécessaire de développer ici que c'est pour mieux retomber dans un néo-jacobinisme: l'esprit de ou du Parti.

Un ouvrage à lire donc pour sa peinture des conflictualités de classes forts complexes à la veille et pendant la révolution, exposées ceci sans concessions. S'ouvre alors un autre débat en creux pour savoir si la révolution est une affaire de développement des "forces productives" ? Si le communisme n'est pas possible ici et maintenant ? Questions tranchées par Kautsky avec toutes les ambiguïtés du "progressisme capitaliste". Une étape ? un moment du combat historique ? une victoire dans la défaite ? 

Voici un extrait fort intéressant:

"Si on néglige le fait que le prolétariat salarié moderne est une classe et pas un ordre, une couche de la société qui se distingue des autres couches par une situation économique particulière et non par des institutions légales spécifiques, si on néglige le fait que rien que pour ces raisons, il est inapproprié de parler d'un quatrième ordre. Il reste que le prolétariat existait déjà au sein du tiers état. Ce dernier englobait la totalité de la population qui n'appartenait pas aux deux autres ordres, pas seulement les capitalistes mais aussi les artisans, paysans et prolétaires. On peut aisément imaginer la masse diversifiée que le tiers état représentait. Nous trouvons dans son milieu les contradictions les plus aiguës, les buts les plus divergents, les moyens de luttes les plus différents. Il n'était pas question d'un combat de classe unitaire."p 61

Editions Demopolis 129p. 205 Traduit par Jacques Hebenstreit.

(1) Libre à tous d'utiliser cette analyse pour des événements récents ou futurs.