Une
escroquerie en bande organisée
Un feuilleton...
“La récupération dévalorise les idées révolutionnaires, mais elle les dévalorise en tant qu’idées séparées” [1]
Alors
que les éditions Agone ajournent d’un
mois la sortie de l’ouvrage de Raquel Varela dont il serait judicieux de
changer le titre en “Du contrôle ouvrier
au contrôle sur les prolétaires” quelques anciens bureaucrates et
trotskistes qui sont parfois les mêmes, se réunissent [2] autour d’un mot porte-manteau (autogestion) pour déboucher
comme toujours sur des “discussions programmatiques” digne
du cadavre du PSU.
Il
s’agit bien d’une nouvelle manœuvre d'aigrefin(e)s contre le perspective communiste qui
rappelons le “n'est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal
auquel la réalité devra se conformer” car le “communisme le mouvement réel
qui abolit l'état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent
des données préalables telles qu’elles existent actuellement.” [3]
A
ces tablées on y trouvera des individus aux éternelles qualités d’étudiants de
Mai (68), des religieux de l’autogestion dans un seul pays et des universitaires en villégiatures en
pays pabliste.
Cette
escroquerie en bande organisée, maquereautée par les éditions Syllepse aura eu
ainsi la riche idée d'éviter de proposer à la diplômée d’État en falsification
Raquel Varela, de trop disserter d’autogestion pendant la soi-disant révolution
des œillets mais de nous entretenir d’un sujet qu’elle déformera sans doute tout
autant par sa pratique de censure et d'amalgames manipulateurs.
Il
sera probablement question pour son potentiel auditoire de s’entendre énoncer
des propos sur l’autogestion dans le capital. [4]
Or
rappelons ici et définitivement que l'existence d'îles autogestionnaires n’est
pas possible dans un monde capitaliste et que ceux qui en font la promotion ne
nous proposent finalement que d’administrer la merde marchande d'une manière
aussi idéologiquement « généreuse » qu'autoritaire.
La
finalité de cette entreprise qui se cache sous une cape historienne et
syndicale ne vise qu’à restaurer et vivifier les instances
de pouvoirs qui ne méritent que d'être abolies à savoir l’État et capital.
Elle
vise également à discréditer l’approche antipolitique du combat de ceux qui
pensent que les relations sociales de production ne peuvent surgir que dans le
cours des luttes. Mais cela nous en avons déjà bien discuté.
S’il
s’agissait de redonner un peu de poids au pathétique ouvrage de Raquel Varela
cela est ironiquement bien mal parti car comme un acte manqué les organisateurs
ont orthographié Valera au lieu de Varela.
Ceci
surtout quand on sait qu’à l’époque du 25 avril au Portugal ceux qui
défendaient le combat de classe pour l’autonomie ouvrière ouvraient une
librairie du nom de Contra
a Corrente (Contre le Courant) et que l’on trouve que Valera
c’est-à-dire le verbe valer à la 3ème personne du futur veut
dire suivre le fil de l’eau, se confier au courant ! On peut alors
prédire sans effort qu’on nous proposera de suivre le marécage du moment c’est
à dire celui de l'opportunisme. [5]
NOTES
[2] L’AUTOGESTION DANS LES ANNÉES 68 - SAMEDI 13 OCTOBRE 2018 dans les Locaux de Union syndicale Solidaires à PARIS.
[3] L'Idéologie allemande, Karl Marx et Friedrich Engels, éd. La Pléiade, Œuvres, 1845, t. 3, p. 1067
[4] Portugal les expériences autogestionnaires après la révolution des œillets.
[5] Celui du réformisme ou de la collaboration de classe.