CP. Pratiquement ça donne quoi? au quotidien ? je trouve que c'est assez vague ! Tu peux développer cette mort de l'ultra-gauche ?
VOSS : Je vais commencer par la mort de l'ultra-gauche...parce qu'il y a un lien évident sur la pratique, le militantisme politique.
Je vais essayé de te faire une réponse construite. Je vais allé du général au particulier...du plus important au plus léger avec pas mal de subjectivité dans cette analyse.
Cette réflexion sur la mort de l'ultra-gauche elle date de la Critique de l'idéologie ultra-gauche (1969) de J.Barrot, on peut dire que dès qu'il y a idéologie en sens marxien c'est mort.
Une période révolutionnaire engendre des processus, révèle des groupes, des idées, des combats et des pratiques et dès qu'il y a reflux, les idées issues de ces moments se fossilisent parce qu'elles ne correspondent plus à rien... et donc l'ultra-gauche historique est morte dans les années 30.(1)
Ceci après la victoire des fascismes, la victoire du stalinisme dans une phase particulière de structuration du capital. On peut aussi dire que c'est la défaite du combat prolétaire de manière générale écrasé par ses ennemis.
Ceci après la victoire des fascismes, la victoire du stalinisme dans une phase particulière de structuration du capital. On peut aussi dire que c'est la défaite du combat prolétaire de manière générale écrasé par ses ennemis.
Je parle de l'ultra-gauche historique pas de l'étrange amalgame qui assimile anars et Gauche communiste germano-hollandaise encore plus grave à mon sens est la faute de l'accoler au Bordiguisme qui est un léninisme, ce genre de conneries c'est bon pour C. Bourseiller et les journalistes qui fabriquent de l'anarcho-autonome pour vendre du papier.
Maintenant ce que je vais te dire c'est pourquoi l'ultra-gauche est devenue une idéologie...une marchandise intellectuelle radicale pour prof pas plus...
Je fais pas du sociologisme là, ou quelque chose pour dénigrer, mon propos c'est d'expliquer comment quelques facteurs articulés, font que maintenant, c'est cette profession que tu retrouves le plus dans le production du communisme théorique, ou dans des groupes militants, des anars à l'extrême-gauche.
Mais pour l'ultra-gauche est encore plus flagrant et spécifique.
Alors 1)
L'atomisation et le replis sur de petites entités militantes, ce qu'on peut appeler une conception nucléaire du communisme c'est du à la répression et à l'échec du projet révolutionnaire.
Ca tu peux l'articuler aussi à :
2) Une constitution identitaire légitime, mais qui porte ses limites, et son retournement, par rapport au léninisme. L'ultra-gauche s'est sur-déterminée par rapport au bolchevisme à la lutte contre l'avant-gardisme ce qui a donné une idéologie de l’absence dans la durée et le refus de l'organisation (refus du parti) ça au bénéfice de petites structures théoriques ultra-spécialisées autour des textes.
Comment veux-tu qu'avec le temps l’ultra-gauche au sens large, existe encore pratiquement ?
En ce qui nous concerne nous refusons le parti et l'avant-gardisme. Mais si l'ultra-gauche idéologique et morte à culpabilisé son intervention dans les années 70-90, c'est qu'elle se sentait extérieure à la classe en lutte, elle a produit un discours légitimant son extériorité, pour les plus honnête paradoxalement ils sont revenus à l 'idéologie de leur classe, le léninisme, idéologie de la petite bourgeoisie autoritaire (Voir le CCI).
L'ouvrage de la période assez significatif (en ce qui me concerne) d'ailleurs de l'ultra-gauche des années 70 c'est La contre-révolution bureaucratique édité chez 10-18. Il est plein de textes majoritairement et légitiment (pour la période) contre le léninisme.
Même si théoriquement, les choses qui ont été produites peuvent être stimulantes et fournir des outils de compréhension du capitalisme et de son anthropologie, pour certains l'histoire s'est arrêtée dans les années 20 !
3) Le monde du capital c'est le monde de la spécialisation, les groupes militants ont pas échappé à ça ils reproduisent la division du travail dans les groupes militants séparés de fait, avec uniquement des profs intellectuels…ceux qui par leur formation on eu le temps d'accéder à un type de connaissances, dont-ils font très systématiquement commerce (symbolique ou comme marqueur social ou en vive dans les institutions étatiques).
Je me répète un peu mais:
Le caractère sectaire de l'ultra-gauche a été accentué par le reflux de 68 et son repli polico- communautaire, avec ses petits chefs enculeurs de mouche. (sans m'étendre ici sur les égos) C'est l'époque de la glaciation !
Avec ça certains abandonnaient le marxisme ou faisaient des synthèses du type bordigo-psychédélique déconnectées du mouvement réel, puisqu'ils n'y étaient pas.
Entre les déclassés qui cherchent une place et une reconnaissance et les FUTURS profs, avocats, traducteurs ou directeurs du marketing, DRH, ou financier !..tu dois bien comprendre pourquoi l'esthétique radicale et le "révolutionnarisme" était, est un truc...normal.
Bon là c'est mon coté ouvriériste.
Je n'ai jamais rencontré d'ouvriers ou d'employés (ou alors c'est l'exception) au sens sociologique du mot. Et là je fais une digression perso...humainement c'est très superficiel et triste. Entre les fils DE et les héritiers, la petite bourgeoisie est sur-représentée ! Par exemple, elle n'a jamais de soucis pour se défendre en cas de problèmes avec la justice....papa et maman sont jamais loin (etc..). Cela donne une approche du réel complètement différente. (le "prix a payer" pour la révolte et l'engagement n'est pas la même pour tous)
Mais théorique aussi !
J'en garde sous le coude là...mais avec ce constat tu dois bien te dire qu'il y a des problèmes et qu'il faut redéfinir pas mal de chose pour en finir avec l'hypocrisie et l'idéologie.
C'est comme ce truc de la communisation c'est un truc à la Garcimore ! Je trouve ça marrant ! Abracadabra !
Ya bien sur des éléments mineurs propres aux groupes sociaux repliés sur eux-mêmes, comme la volonté de se distinguer, comme la création d'un charabia théorique (excluant/incluant l'Autre)...au premier niveau et au début, c'est marrant tu as l'impression de déchiffrer du hiératique pour trouver les hiéroglyphes...et puis tu te dis non mais ça doit être crypté en plus ! Mais non c'est simplement la langue d'un type dans son coin qui se comprend. Il n'y a pas de volonté de transmettre, de partager ou de donner. Etre simple c'est pas rompre avec la complexité. Voila une piste à bosser.
Pour moi (le verbiage de plus en plus littéraire d'ailleurs mais c'est une autre histoire) c'est le symptôme de la séparation d'avec le mouvement réel et du clivage d'une classe sociale productrice du discours "théorique communiste" d'avec son objet....la révolution.
Nous sommes tous clivés, attention ! ya pas de pureté à défendre ou une praxis politique qui flotte comme ça dans les nuages ...et puis, faut pas prendre ce que je dis sur les ultra-gauche salonnardes ou les universitaires bourgeois (pléonasme) trop durement. Le mouvement réel se chargera de faire le tri. En attendant ya des choses qui peuvent nous servir !! Peut-être à remettre à l'endroit dans une logique classiste !
Je pense que je termine là pour la mort de l'ultra-gauche, et puis en fait pour connaitre le goût du pudding faut le manger !
[ A SUIVRE ]
Je fais pas du sociologisme là, ou quelque chose pour dénigrer, mon propos c'est d'expliquer comment quelques facteurs articulés, font que maintenant, c'est cette profession que tu retrouves le plus dans le production du communisme théorique, ou dans des groupes militants, des anars à l'extrême-gauche.
Mais pour l'ultra-gauche est encore plus flagrant et spécifique.
Alors 1)
L'atomisation et le replis sur de petites entités militantes, ce qu'on peut appeler une conception nucléaire du communisme c'est du à la répression et à l'échec du projet révolutionnaire.
Ca tu peux l'articuler aussi à :
2) Une constitution identitaire légitime, mais qui porte ses limites, et son retournement, par rapport au léninisme. L'ultra-gauche s'est sur-déterminée par rapport au bolchevisme à la lutte contre l'avant-gardisme ce qui a donné une idéologie de l’absence dans la durée et le refus de l'organisation (refus du parti) ça au bénéfice de petites structures théoriques ultra-spécialisées autour des textes.
Comment veux-tu qu'avec le temps l’ultra-gauche au sens large, existe encore pratiquement ?
En ce qui nous concerne nous refusons le parti et l'avant-gardisme. Mais si l'ultra-gauche idéologique et morte à culpabilisé son intervention dans les années 70-90, c'est qu'elle se sentait extérieure à la classe en lutte, elle a produit un discours légitimant son extériorité, pour les plus honnête paradoxalement ils sont revenus à l 'idéologie de leur classe, le léninisme, idéologie de la petite bourgeoisie autoritaire (Voir le CCI).
L'ouvrage de la période assez significatif (en ce qui me concerne) d'ailleurs de l'ultra-gauche des années 70 c'est La contre-révolution bureaucratique édité chez 10-18. Il est plein de textes majoritairement et légitiment (pour la période) contre le léninisme.
Même si théoriquement, les choses qui ont été produites peuvent être stimulantes et fournir des outils de compréhension du capitalisme et de son anthropologie, pour certains l'histoire s'est arrêtée dans les années 20 !
3) Le monde du capital c'est le monde de la spécialisation, les groupes militants ont pas échappé à ça ils reproduisent la division du travail dans les groupes militants séparés de fait, avec uniquement des profs intellectuels…ceux qui par leur formation on eu le temps d'accéder à un type de connaissances, dont-ils font très systématiquement commerce (symbolique ou comme marqueur social ou en vive dans les institutions étatiques).
Je me répète un peu mais:
Le caractère sectaire de l'ultra-gauche a été accentué par le reflux de 68 et son repli polico- communautaire, avec ses petits chefs enculeurs de mouche. (sans m'étendre ici sur les égos) C'est l'époque de la glaciation !
Avec ça certains abandonnaient le marxisme ou faisaient des synthèses du type bordigo-psychédélique déconnectées du mouvement réel, puisqu'ils n'y étaient pas.
Entre les déclassés qui cherchent une place et une reconnaissance et les FUTURS profs, avocats, traducteurs ou directeurs du marketing, DRH, ou financier !..tu dois bien comprendre pourquoi l'esthétique radicale et le "révolutionnarisme" était, est un truc...normal.
Bon là c'est mon coté ouvriériste.
Je n'ai jamais rencontré d'ouvriers ou d'employés (ou alors c'est l'exception) au sens sociologique du mot. Et là je fais une digression perso...humainement c'est très superficiel et triste. Entre les fils DE et les héritiers, la petite bourgeoisie est sur-représentée ! Par exemple, elle n'a jamais de soucis pour se défendre en cas de problèmes avec la justice....papa et maman sont jamais loin (etc..). Cela donne une approche du réel complètement différente. (le "prix a payer" pour la révolte et l'engagement n'est pas la même pour tous)
Mais théorique aussi !
Tu connais la phrase de marx : Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience.
J'en garde sous le coude là...mais avec ce constat tu dois bien te dire qu'il y a des problèmes et qu'il faut redéfinir pas mal de chose pour en finir avec l'hypocrisie et l'idéologie.
C'est comme ce truc de la communisation c'est un truc à la Garcimore ! Je trouve ça marrant ! Abracadabra !
Ya bien sur des éléments mineurs propres aux groupes sociaux repliés sur eux-mêmes, comme la volonté de se distinguer, comme la création d'un charabia théorique (excluant/incluant l'Autre)...au premier niveau et au début, c'est marrant tu as l'impression de déchiffrer du hiératique pour trouver les hiéroglyphes...et puis tu te dis non mais ça doit être crypté en plus ! Mais non c'est simplement la langue d'un type dans son coin qui se comprend. Il n'y a pas de volonté de transmettre, de partager ou de donner. Etre simple c'est pas rompre avec la complexité. Voila une piste à bosser.
Pour moi (le verbiage de plus en plus littéraire d'ailleurs mais c'est une autre histoire) c'est le symptôme de la séparation d'avec le mouvement réel et du clivage d'une classe sociale productrice du discours "théorique communiste" d'avec son objet....la révolution.
Nous sommes tous clivés, attention ! ya pas de pureté à défendre ou une praxis politique qui flotte comme ça dans les nuages ...et puis, faut pas prendre ce que je dis sur les ultra-gauche salonnardes ou les universitaires bourgeois (pléonasme) trop durement. Le mouvement réel se chargera de faire le tri. En attendant ya des choses qui peuvent nous servir !! Peut-être à remettre à l'endroit dans une logique classiste !
Je pense que je termine là pour la mort de l'ultra-gauche, et puis en fait pour connaitre le goût du pudding faut le manger !
[ A SUIVRE ]
1 Voir L'introduction de Serge Bricianer dans Herman Gorter Réponse à Lenine Ed SPARTACUS.