vendredi 12 octobre 2018

Une escroquerie en bande organisée (Un feuilleton...)


Une escroquerie en bande organisée
Un feuilleton...

La récupération dévalorise les idées révolutionnaires, mais elle les dévalorise en tant qu’idées séparées” [1]


Alors que les éditions Agone ajournent d’un mois la sortie de l’ouvrage de Raquel Varela dont il serait judicieux de changer le titre en “Du contrôle ouvrier au contrôle sur les prolétaires” quelques anciens bureaucrates et trotskistes qui sont parfois les mêmes, se réunissent [2] autour d’un mot porte-manteau (autogestion) pour déboucher comme toujours sur des discussions programmatiques” digne du cadavre du PSU.

Il s’agit bien d’une nouvelle manœuvre d'aigrefin(e)s contre le perspective communiste qui rappelons le “n'est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer” car le “communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement.” [3]

A ces tablées on y trouvera des individus aux éternelles qualités d’étudiants de Mai (68), des religieux de l’autogestion dans un seul pays et des universitaires en villégiatures en pays pabliste.

Cette escroquerie en bande organisée, maquereautée par les éditions Syllepse aura eu ainsi la riche idée d'éviter de proposer à la diplômée d’État en falsification Raquel Varela, de trop disserter d’autogestion pendant la soi-disant révolution des œillets mais de nous entretenir d’un sujet qu’elle déformera sans doute tout autant par sa pratique de censure et d'amalgames manipulateurs.

Il sera probablement question pour son potentiel auditoire de s’entendre énoncer des propos sur l’autogestion dans le capital. [4]

Or rappelons ici et définitivement que l'existence d'îles autogestionnaires n’est pas possible dans un monde capitaliste et que ceux qui en font la promotion ne nous proposent finalement que d’administrer la merde marchande d'une manière aussi idéologiquement « généreuse » qu'autoritaire.

La finalité de cette entreprise qui se cache sous une cape historienne et syndicale ne vise qu’à restaurer et vivifier les instances de pouvoirs qui ne méritent que d'être abolies à savoir l’État et capital.

Elle vise également à discréditer l’approche antipolitique du combat de ceux qui pensent que les relations sociales de production ne peuvent surgir que dans le cours des luttes. Mais cela nous en avons déjà bien discuté.

S’il s’agissait de redonner un peu de poids au pathétique ouvrage de Raquel Varela cela est ironiquement bien mal parti car comme un acte manqué les organisateurs ont orthographié Valera au lieu de Varela.

Ceci surtout quand on sait qu’à l’époque du 25 avril au Portugal ceux qui défendaient le combat de classe pour l’autonomie ouvrière ouvraient une librairie du nom de Contra a Corrente (Contre le Courant) et que l’on trouve que Valera c’est-à-dire le verbe valer à la 3ème personne du futur  veut dire suivre le fil de l’eau, se confier au courant ! On peut alors prédire sans effort qu’on nous proposera de suivre le marécage du moment c’est à dire celui de l'opportunisme. [5]



NOTES

[1] Jaime Semprun, PRÉCIS DE RÉCUPÉRATION, Champ Libre 1976.

[2] L’AUTOGESTION DANS LES ANNÉES 68 - SAMEDI 13 OCTOBRE 2018 dans les Locaux de Union syndicale Solidaires à PARIS.

[3] L'Idéologie allemande, Karl Marx et Friedrich Engels, éd. La Pléiade, Œuvres, 1845, t. 3, p. 1067

[4] Portugal les expériences autogestionnaires après la révolution des œillets.

[5] Celui du réformisme ou de la collaboration de classe.